jeudi 1 décembre 2011

[Traduction] Campagnes ciblées, spécisme et compartimentation.

(Traduction de l'essai de Dan Cudahy, avec son accord, "Single Issue Campaigns, Speciesism, and Compartmentalization ")
  
Compartimentation spéciste

 

La compartimentation est la séparation de personnes (incluant les personnes nonhumaines), choses, idées, attitudes, ou comportements en catégories ou compartiments. Parfois il est rationnel de compartimenter (par exemple en biologie) ; d’autres fois il est irrationnel de compartimenter (par exemple pour la race ou préjugé des espèces)

Le spécisme (comme le racisme, sexisme et hétérosexisme) est le préjugé irrationnel consistant à favoriser une ou plusieurs espèces par rapport à d’autres espèces sans une caractéristique moralement pertinente pouvant le justifier. Du point de vue de l’irrationnel, le préjugé injustifié ignorant la caractéristique moralement pertinente de l’intelligence pour empêcher certaines classes d’humains d’obtenir une éducation, est le même que celui consistant à ignorer les caractéristiques moralement pertinentes de la sentience afin d’exploiter et de tuer des animaux nonhumains pour la nourriture, l’habillement, la recherche et le divertissement (aucunement nécessaires). Le spécisme est une forme de compartimentation irrationnelle et préjugée.

Un exemple de compartimentation spéciste est lorsque nous caressons et aimons un chien alors que le corps entier d’un cochon est occupé de tourner au-dessus d’un feu. Pourquoi est-ce que ce n’est pas l’inverse ? Mieux encore, pourquoi est-ce que nous ne caressons et n’aimons pas le chien ET le cochon ?

D’autres exemple de compartimentation spéciste sont les campagnes ciblées. Pourquoi est-ce que nous protestons et écrivons des « lettres ouvertes » pour la fourrure, mais ignorons le cuir ? Pourquoi est-ce nous partons en croisade contre la « chasse » au phoque, la « chasse » aux oiseaux et la chasse en battue mais gardons le silence sur la pêche et tant d’autres « chasses » (toutes aussi cruelles, à sens-unique et lâches) ?

Puisque les campagnes ciblées elles-mêmes sont des cas de compartimentation spéciste, de telles campagnes renforcent logiquement la compartimentation préjugée. Juste à cause de ça, nous devrions les éviter. Si nous insistons pour protester contre un cirque animal ou un magasin de fourrure, nous devrions placer l’éducation du véganisme au centre et en premier plan de cette manifestation. Si nous écrivons une « lettre ouverte » à Johnny Weir, cela devrait être une lettre ouverte plaidant pour le véganisme et pour le rejet de l’exploitation de tous les animaux, pas seulement les mignons à fourrure.

Maladies et symptômes.


Les campagnes ciblées, en plus d’être contreproductives en renforçant fortement la compartimentation spéciste et en rendant le public confus (la plupart du « public » remarque cette inconsistance mieux que les activistes eux-mêmes), sont inutiles dans le sens où elles s’attaquent aux symptômes du spécisme sans s’attaquer à la maladie elle-même du spécisme. De là, les campagnes ciblées, quand elles sont les « plus efficaces » (une scène pathétique), servent de soulagement temporaire à l’un des nombreux symptômes du spécisme. Dès que la campagne est terminée, les choses redeviennent « comme avant » parce qu’il n’y a jamais eu aucun traitement de la maladie rampante du spécisme.

La seule manière de combattre le spécisme en tant que maladie est par une éducation vegan. Lorsque les gens prennent les intérêts des animaux assez sérieusement pour se diriger vers le veganisme, le spécisme a au moins été majoritairement éliminé dans leur cas, et ils ne contribuent plus aux milliers de variétés des symptômes. Pour utiliser une métaphore que j’ai employé dans un essai bien plus compréhensible sur les campagnes ciblées, Cueillir le fruit à portée de main : Qu’est-ce qui ne va pas avec les campagnes ciblées ?, l’arbre du spécisme a été coupé à sa base chez les vegans et il ne produira plus de « fruits à portée de main » que les campagnes ciblées attaquent : fourrure, foie gras, aller au cirque à animaux, aller au zoo, etc…

Deux changements de paradigme.


Il  y a deux changements de paradigme que les gens expérimentent, chacun d’eux réduisant le spécisme : premièrement, accepter le veganisme ; deuxièmement, accepter les principes abolitionnistes. Accepter le veganisme signifie rejeter le spécisme de par son attitude, sa manière de penser, sa manière de s’exprimer et son comportement. Au minimum, c’est éviter l’exploitation des animaux et l’utilisation de produits animaux dans sa vie. Accepter les principes abolitionnistes signifie le rejet des campagnes ciblées et welfaristes et son engagement dans l’éducation vegan à la place. Le veganisme est la manifestation personnelle d’un engagement à éliminer les préjudices spécistes et à prendre sérieusement en compte  les intérêts des animaux. L’abolitionnisme est la manifestation publique et politique d’un engagement à éliminer les préjudices spécistes et à prendre sérieusement en compte les intérêts des animaux


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