(Traduction de l'essai de Dan Cudahy, avec son accord, "On Indoctrination and Education (Part 2 of 2) ")
La première partie de cet essai définissait l’endoctrinement, en contraste avec l’éducation et décrivait brièvement le processus d’endoctrinement depuis la jeune enfance jusqu’à l’adolescence. La deuxième partie continue avec l’endoctrinement que nous recevons en tant qu’adultes et conclut cet essai avec l’éducation vegan en tant qu’antidote à cet endoctrinement, et ce à tout âge.
L’endoctrinement en tant qu’adultes.
Lorsque nous entrons dans l’âge adulte, l’endoctrinement et la pression de se conformer continueront sans relâche durant notre vie. Que ça soit au niveau de notre travail et relations commerciales ou au niveau de nos connaissances, de notre famille et de nos relations amoureuses, la plupart d’entre nous auront bien plus de contact avec des personnes qui n’ont jamais remis en question l’endoctrinement spéciste, considérant les animaux comme des choses, qu’avec des personnes qui ont rejeté le spécisme, considérant les animaux comme des personnes [1] à respecter. Non seulement la plupart des gens ne l’ont pas remis en question, mais l’endoctrinement est tellement profond qu’il y ait de grandes chances qu’elles estiment notre rejet du spécisme bizarre ou même personnellement menaçant. De là, selon la relation, nous rencontrerons généralement des réactions par rapport à notre vision saine et nonviolente, réactions allant de l’évasif, au défensif, à l’agressivité passive ou jusqu’à l’hostilité.
L’endoctrinement continue également fortement via les divertissements, les médias, et la publicité. Quasiment n’importe où nous posons le regard dans notre société commerciale, nous sommes constamment bombardés avec le discours spéciste déclarant que les animaux sont des choses avec seulement une valeur instrumentale, et pas plus de valeur intrinsèque que de la poussière.
L’endoctrinement est même présent dans des groupes religieux et autres groupes connus pour leur promotion de la nonviolence, de la justice et de la compassion « pour tous les êtres sentients », comme les bouddhistes. L’exploitation animale, la consommation de produits animaux et la défense « catégorique » de ces pratiques est presque aussi commune parmi de tels groupes que parmi le public général.
Est-ce qu’on peut se tourner vers les grands groupes de « protection » animale, tels que PETA ou HSUS, pour remettre en question notre endoctrinement d’une quelconque manière significative ? Non. A la place, ils nous envoient un double message : « les animaux ne sont pas là pour qu’on les mange, pour qu’on porte leur peau, pour nos expériences ou pour notre divertissement » mélangé avec « les animaux sont là pour être mangés, pour qu’on porte leur peau, pour nos expériences et pour notre divertissement, si nous gagnons cette campagne de bien-être ou cette campagne ciblée. Alors envoyez nous votre argent aujourd’hui et ça sera réglé. »
L’endoctrinement spéciste est un cercle vicieux régénérant, semblable à la manière dont l’abus sur enfant continue d’exister à travers les générations, où des parents abusés étant enfants deviennent eux-mêmes abuseurs d’enfants, perpétuant le cycle indéfiniment jusqu’à ce qu’un fort agent d’éducation brise le cycle d’une ou deux générations.
En tant qu’individus, pouvons-nous surmonter un tel endoctrinement ? Beaucoup d’entre nous qui ont surmonté cet endoctrinement fournissent la preuve concluante que c’est possible, par l’éducation vegan.
Education vegan.
L’éducation vegan cherche à informer les gens sur les raisons d’éviter, autant que raisonnablement possible, les produits animaux et leur utilisation et comment les éviter, et le fait sans utilisation d’une influence injustifiée, de pouvoir, de contrainte ou d’incitation à l’autorité ou à la tradition. Elle se fait généralement de manière unilatérale parce que l’autre partie est déjà extrêmement présente dans l’endoctrinement spéciste. C’est « unilatéral » tout comme l’est l’éducation à la tolérance raciale ; l’éducation à la tolérance raciale ne promeut pas le racisme ou l’abattage et la torture injustifié et non-nécessaire de personnes d’autres races, ou ça ne serait pas de l’éducation à la tolérance raciale.
Les raisons d’éviter la consommation et l’utilisation de produits animaux incluent le fait que plus de 99,999% des animaux non-humains que nous exploitons ont les mêmes caractéristiques morales pertinentes que nous lorsqu’il s’agit d’une évaluation équitable de la valeur intrinsèque, contrairement à la valeur instrumentale. Tout comme certaines capacités – tel que le raisonnement abstrait – ne comptent pas lorsqu’il s’agit d’évaluer la valeur intrinsèque d’un être humain, de telles capacités ne comptent pas lorsqu’on évalue la valeur intrinsèque d’un être non-humain sentient. Une autre manière de l’expliquer : si les non-humains sentients n’ont pas de valeur intrinsèque, alors les humains non plus. Penser le contraire est un pure préjudice : ça n’a aucune différence avec le fait de refuser à un humain une éducation universitaire ou le droit de vote sur base de son sexe ou de sa race. Le spécisme est la même injustice rampante consistant à favoriser des caractéristiques moralement non pertinentes aux caractéristiques moralement pertinentes, que l’on trouve dans le sexisme, le racisme et l’hétéro-sexisme.
La manière d’éviter les produits animaux et leurs utilisations est de se renseigner autant que possible sur les ingrédients animaux et sur les alternatives vegan à votre nourriture, boisson, habits, produits esthétiques et à vos divertissements et d’agir en fonction.
Un régime alimentaire libre de tout produit animal, bien planifié, est très bon pour la santé. Comme tout autre de régime alimentaire, la planification devrait inclure aussi bien le profil nutritionnel des divers aliments que les besoins particuliers de chacun. Heureusement, il y a plein de recettes, pâtisseries et ressources nutritionnelles vegan disponibles dans des livres ou sur internet. Envisagez également d’entrer en contact avec d’autres vegans, soit sur Internet (via les réseaux sociaux ou forums) et/ou, si vous vivez dans un environnement urbain, des groupes sociaux vegan. Il est bien plus facile, surtout en tant que nouveau vegan, de s’identifier socialement avec les autres personnes qui ont rejeté la violence et l’injustice du spécisme.
Finalement, en tant que nouveau vegan, rappelez-vous constamment la raison pour laquelle vous êtes vegan, pour rejeter le spécisme incessant que vous rencontrerez tous les jours dans votre vie. Rappelez-vous qu’en tant que vegan, vous faites partie des personnes indépendantes d’esprit qui ont fait leur propre choix – quand bien même l’endoctrinement subi pendant des années voir dizaines d’années – de rejeter l’injustice flagrante et la violence non-nécessaire du spécisme et de l’exploitation animale, et de choisir le veganisme comme norme minimale de décence.
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Note:
[1] Beaucoup de personnes sont troublées quand elles entendent ou lisent qu’on se réfère aux animaux en tant que « personnes ». Cette confusion provient de deux incompréhensions. Premièrement, dans une société spéciste, les animaux sont définis, référencés et pensés, littéralement en tant que choses, aussi bien légalement que dans le langage courant. Deuxièmement, les gens font l’amalgame entre les mots « personnes » et « gens », qui ont des significations très différentes. « Gens » est un synonyme pour « humains », aussi simple que ça. Les animaux ne sont pas des gens. « Personne » a une signification beaucoup plus large, autant du point de vue légal que dans le langage courant, mais surtout du point de vue de la loi. Une personne est une entité de par sa considération morale ou légale, et peut être un humain, une entité légale, telle qu’une corporation, une fondation, ou fiducie ; ou un animal nonhumain. Les animaux sont des personnes.
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