lundi 12 décembre 2011

[Traduction] Education vegan : une approche abolitionniste incrémentale (2e partie)

(Traduction de l'essai de Dan Cudahy, avec son accord, "Vegan Education: An Incremental Abolitionist Approach (Part 2 of 2)")



Dans le dernier essai, j’ai fourni un contexte sur la différence entre le plaidoyer welfariste (bien-être) et abolitionniste et j’ai expliqué très brièvement pourquoi le plaidoyer welfariste n’a pas été efficace et ne peut l’être pour apporter quelque changement significatif pour les êtres nonhumains. S’il doit y avoir un quelconque espoir pour une amélioration significative du traitement des nonhumains, il le sera grâce à un mouvement vegan abolitionniste éduquant de manière efficace un pourcentage suffisant de la population humaine à l’intérieur d’une nation, et de là grandissant en un mouvement politique fort qui vise à complètement éradiquer l’agriculture animale plutôt que la réguler. L’agriculture animale, ce qui comprend le « plein-air », l’ « organique », et le « au sol », est intrinsèquement cruelle, dû à la nature de ce que l’on doit faire pour transformer des êtres vivants en fluides corporels et petits morceaux de chair. Même si l’élevage, le transport et les technologies d’abattage évolueraient à un point où les milliards de nonhumains tués annuellement aient une vie relativement décente, libre de toute torture (un rêve on ne peut plus illusoire), il n’y a toujours pas de justification morale à un tel spécisme. Abattrait-on sans douleur certains humains parce qu’ils n’ont pas pu vivre une vie suffisamment profonde ou heureuse (insérez ici n’importe quel critère arbitraire de suffisance que vous voulez) en regard de nos standards subjectifs ? Non. Et c’est spéciste d’abattre les nonhumains sans torture et sans souffrance à cause du critère arbitraire de l’espèce. La sentience est le critère moralement et suffisamment pertinent pour le droit à ne pas être la propriété, l’outil ou le repas de quelqu’un d’autre.

Dans Rain Without Thunder: The Ideology of the Animal Rights Movement, le Professeur Gary L. Francione définit 5 critères pour distinguer les réformes abolitionnistes des réformes welfaristes ; le premier détériorant le statut de propriété des animaux, le dernier le renforçant. Les cinq critères sont les suivants :

1)      Le changement proposé doit constituer une interdiction  
2)      L’interdiction doit être constitutive de l’institution exploitante (cad, une catégorie significative de l’activité)  
3)      L’interdiction doit reconnaître et respecter un intérêt animal non-institutionnel (cad, les intérêts des animaux qui ne sont PAS aussi les intérêts de l’exploitant)  
4)      Les intérêts des animaux ne doivent pas être échangeables (cad, l’intérêt animal sera exécutoire et ne tiendra compte d’aucun « bénéfice » humain ou droit de propriété)  
5)      L’interdiction ne doit pas remplacer une autre forme d’exploitation, supposée plus « humaine » (par ex, elle ne doit pas remplacer les cages par une exploitation « au sol » ou un égorgement/étourdissement électrique par une « mort par atmosphère controllée », mais bien éliminer l’activité entière sans remplacement).

Comme le reconnait clairement et explicitement le Professeur Francione dans Rain Without Thunder, les cinq critères limitent les changements à des pratiques industrielles qui seraient tellement dévastatrices pour l’industrie (par ex, résultant en l’élimination de quelque chose essentiel, du genre « tuer des animaux pour la nourriture ») que de tels changements n’auraient aucune chance d’être acceptés dans notre société spéciste actuelle. Seule une société avec une population vegan politiquement viable accepterait de tels changements révolutionnaires. Les réformes de bien-être, évidemment, ne font que renforcer le statut de propriété en provoquant la synergie des réformes avec la profitabilité et les intérêts grandissants de l’industrie, rendant le consommateur plus à l’aise vis-à-vis de l’exploitation animale, et nous éloignant encore plus des droits des animaux. Ceci, évidemment, nous laisse l’éducation végane incrémentale comme la seule activité qui nous rapproche pour l’instant des droits des animaux.

Un aperçu du problème.

Nous vivons dans une société qui investit des milliards de dollars annuellement dans la promotion de la viande, œufs et produits laitiers, produits bouchant les artères et tuant les gens, dans les médias traditionnels pendant que les alternatives vegan saines et délicieuses sont généralement seulement mises en avant par les défenseurs des animaux et de la santé dans des revues spécialisées, podcasts, ainsi que sur les sites web et les blogs. Henry Thoreau a écrit quelque chose durant le 19e siècle qui s’applique justement à nos efforts d’aujourd’hui pour le plaidoyer animal : « Ils sont des milliers s’attaquant aux branches du mal alors qu’ un seul s’attaque au tronc. ». Le régime alimentaire moderne des produits animaux constitue plus ou moins 99% de tout l’abus et toute la cruauté animale dans le monde – c’est le tronc de l’exploitation et de la cruauté animale. Les manteaux de fourrure, les produits en laine et en cuir, les expérimentations animales, la chasse, le cirque et les zoos sont tous périphériques. Dans notre métaphore, ce sont les branches (et vu que c’est 1% du nombre d’animaux exploités, ce sont plutôt les feuilles) de l’arbre de l’exploitation et de la cruauté animale. Depuis plus ou moins 200 ans, les défenseurs d’animaux se sont attelés à retirer les feuilles de notre problème social de l’exploitation animale et ont vu ces feuilles repousser aussi vite qu’ils puissent les retirer à nouveau. L’arbre de l’abus animal se développe et est plus fort que jamais.

Nous vivons également dans une période de l’histoire où le spécisme est tellement enraciné comme tradition et dans l’éducation, que demander aux gens d’abandonner les produits animaux est équivalent en gros, dans bon nombre de classes sociales, à leur suggérer qu’ils se nourrissent seulement de carottes, concombres et salades iceberg. Grâce à 30 ans de stagnation du mouvement via le « nouveau welfarisme » (défini comme l’application des méthodes welfaristes dans l’espoir (futile) d’atteindre l’abolition), l’ignorance et les fausses idées sur ce que mangent les vegans, sans parler du fait de pourquoi les gens seraient vegan – même parmi beaucoup de personnes jeunes et raisonnablement éduquées là où je vis – est aberrant. Heureusement, l’ignorance et les idées fausses offrent une explication significative à la question ‘pourquoi tant de gens ne sont pas déjà vegan, ou ne choisissent pas au moins des alternatives vegan’. Et autant l’ignorance et les fausses idées offrent l’explication du comportement actuel, autant cela donne espoir qu’une telle ignorance et de telles fausses idées puissent être dépassées par l’effort persistent et patient de l’éducation vegan abolitionniste.

Comme je l’ai écrit sur ce blog auparavant, nous sommes responsables, en tant que consommateurs individuels, de l’existence de l’agriculture animale et de ses milliards de dollars de revenus et profits ; cependant, l’agriculture animale, y compris sa grande chaine de magasins de vente que sont les supermarchés et les restaurants, est assez grande et puissante pour générer considérablement plus de demande dans notre société – grâce à son budget astronomique pour la publicité et son contrôle politique sur le gouvernement (ce qui inclut des programmes comme la cantine scolaire) – demande qui n’existerait pas sans ça. L’industrie de l’agriculture animale, y compris les produits « plein-air », « au sol », est en effet une monstruosité gigantesque et puissante. Heureusement cependant, elle a un tendon d’Achille : elle est aussi l’industrie la plus vile et moralement répugnante dans le monde. Elle est responsable de larges quantités de morts humaines précoces, de maladies, et de souffrances (via des maladies du cœur, obésité, crises cardiaques, diabètes et cancers) ; d’une cruauté animale intrinsèque et vicieuse à une échelle qui est qualitativement et quantitativement au-delà de nos capacités conceptuelles ; et d’une pollution environnementale qui rivalise avec les industries du charbon, pétrolières et automobiles. Mettre en lumière ces conséquences catastrophiques et cette imbécilité morale lorsqu’on éduque les gens à propos des alternatives vegan délicieuses, saines et responsables au niveau environnemental peut fournir le levier nécessaire pour mettre à genoux cette industrie déplorable, destructrice et inimaginablement violente.

Education vegan créative et efficace.

Une éducation vegan efficace peut réussir grâce à beaucoup de différents types d’actions. A cause des ressources limitées, il est important d’atteindre une combinaison ‘faible cout--grande efficacité’ à ce stade de l’histoire du plaidoyer animal. Nous pouvons investir des centaines d’heures, mais si nous travaillons au mauvais endroit, ce sera en vain. Travailler intelligemment, de manière efficace, et à moindre cout, devrait être notre objectif.

Travailler intelligemment signifie, avant tout, éviter le plaidoyer welfariste de toute sorte. Le welfarisme et les tentatives de réforme de l’industrie revient à arpenter le chemin de la « viande heureuse » qui reste dans les plaines morales stagnantes de la Vallée du Statu Quo. L’éducation vegan abolitionniste, c’est arpenter le chemin abolitionniste qui mène à l’air frais de la montagne et aux glorieux haut-plateaux moraux de l’abolition. Vous pouvez travailler aussi dur que possible dans le welfarisme, et à la fin de la journée, du mois, ou de l’année, vous auriez mieux fait de rester à la maison et de pioncer. Si vous ne tentez pas d’éduquer les gens sur les raisons et/ou comment devenir vegan, vous ne travaillez pas intelligemment.

Les blogs et le cyber-activisme

Un moyen très peu onéreux d’éduquer les gens à propos du véganisme et de l’approche abolitionniste des droits des animaux est de tenir un blog. Les sujets d’un blog peuvent être larges et parler des animaux ou du veganisme, ou s’en tenir à un sujet principal, comme la cuisine vegan. Comme vous le constaterez en parcourant la blogosphère du plaidoyer vegan, les sujets potentiels sont suffisamment nombreux – même lorsqu’on se tient à un theme du veganisme ou des droits des animaux – pour être à court de matériel. Les aires de sujets potentiels sont nombreuses : santé, nutrition, régimes alimentaires vegan pour athlètes ; problèmes environnementaux dus à l’agriculture animal en contraste avec l’agriculture végéale ; changements sociaux et justice ; cuisine et boulangerie ; philosophie et psychologie morales ; histoires d’animaux sauvés ; critiques de livres ; et témoignages des atrocités sans fins infligées aux innocents.

Rejoindre des forums vegan et communautés en ligne est également un bon moyen d’éduquer. En plus, ce sont des endroits où les vegans peuvent échanger leurs idées et inquiétudes.

De manière générale, Internet est une bonne ressource pour l’éducation et permet aux militants d’atteindre des personnes avec lesquelles ils n’auraient jamais pu communiquer.  Ce sera intéressant de constater quels effets a eu Internet sur le changement des valeurs sociales dans les 20 à 50 prochaines années.

Arts et Lettres

Un moyen plus difficile et spécialisé, mais néanmoins très efficace, d’éduquer les gens à propos du veganisme et de l’approche abolitionniste des droits des animaux est sous la forme traditionnelle de l’art et des lettres. Ecrire un roman de fiction, un scénario, une satyre, et même un poème peut faire passer un message solide tout en divertissant en même temps les lecteurs et spectateurs. Cela vaut aussi pour d’autre forme d’art, comme les dessins animés, la peinture, et la production de films, de programmes radio, le théatre, les documentaires et la musique. Beaucoup de ces formes traditionnelles artistiques sont couteuses en production, mais si autant d’argent ne partait pas dans des campagnes inutiles de réforme de bien-être de l’industrie, il y en aurait bien plus de disponible pour des subventions de projets artistiques vegan abolitionnistes.

Tribe of Heart, un producteur de documentaires concernant l’exploitation animale, a récemment (depuis plus ou moins 2006) publié un certain nombre d’articles rejetant l’approche welfariste, et il sera intéressant de voir dans quelle mesure l’approche abolitionniste sera promue par Tribe of Heart dans leur prochain documentaire.

Clubs et associations vegan locaux

Si vous comptez vivre dans une zone géographique pour plusieurs années et êtes déterminé à former et construire un groupe social, démarrer un club ou une association vegan est une excellente forme de plaidoyer. Si vous n’êtes pas certain pendant combien de temps vous allez y vivre, et s’il y a déjà une association vegan ou végétarienne existante, la rejoindre et parler de l’approche abolitionniste est une bonne forme de plaidoyer. Il y a encore beaucoup de gens bien intentionnés qui sont vegan ou presque, mais ne sont pas familiers avec l’approche abolitionniste, qui pourraient être intéressés d’en apprendre plus.

Sanctuaires abolitionnistes et organisation d’éducation vegan

Un sanctuaire abolitionniste, comme Peaceful Prairie Sanctuary (à NE PAS confondre avec les sanctuaires neo-welfaristes, comme Farm Sanctuary) est une ressource très forte pour l’éducation abolitionniste. Les êtres nonhumains en personne font passer le message mieux que n’importe quel blog ou pamphlet. Voir un animal dans un sanctuaire en personne, en tant qu’être subjectif, sentient, peut faire plus pour détruire les préjugés culturels de certaines personnes que lire n’importe quel livre sur l’éthologie ou les droits des animaux.

En plus de cela, un sanctuaire fournit l’expertise et l’éducation unique des besoins physiques et émotionnels des autres espèces, dépassant celle de tout autre groupe dans la société. Personne ne connaît aussi bien la vie journalière et les besoins des poulets, cochons, vaches, chèvres, moutons et autres êtres que les employés plein-temps d’un sanctuaire.

Les employés dans l’agriculture animale voient ces êtres comme des unités de ressource à convertir en produits commercialisables, et leur soi-disant « expérience avec les animaux » est manifestement déformée par ce préjugé de banalisation intégré, rendant leurs opinions sur les émotions des animaux et leurs besoins physiques, au mieux peu fiables, et plus probablement, carrément trompeuses, voir de l’auto-tromperie.

Les scientifiques sont généralement bien trop pris dans des signes de subjectivité ‘objectifs’ ou purement comportementalistes, qui, même lorsque de tels critères ‘objectifs’ sont appliqués aux humains (surtout aux humains qui ne peuvent pas répondre à nos questions dans notre language), nous en disent peu voir rien du tout sur la subjectivité humaine. Le meilleure guide pour l’expérience subjective d’un autre, qu’il soit humain ou nonhumain, est de vivre avec lui au jour le jour et d’appliquer le bon sens holistique. Bien que les méthodes de la science nous apprennent bien des choses sur les rouages objectifs de notre monde, elles sont dans un carcan épistémologique lorsqu’il s’agit d’évaluer ou décrire la subjectivité et l’expérience subjective de quiconque, humain ou nonhumain. Je ne peux que rigoler lorsque des scientifiques publient une étude « confirmant » le bon sens des gens qui ont des chiens à la maison et l’étude atterrit dans un journal : « Des scientifiques confirment [une nouvelle fois] l’émotion de l’expérience subjective des animaux ! ». Quelle audacieuse hypothèse à confirmer ! Ils pourraient tout aussi bien publier d’autres évidences  de  progrès scientifiques du genre : « Des scientifiques confirment que le solipsisme est faux ; les autres existent bel et bien ! »

Un sanctuaire abolitionniste  est l’endroit où notre expérience et notre expertise sociétale de la vie et de la personnalité des nonhumains sont au sommet car les employés des sanctuaires vivent avec les nonhumains au jour le jour et appliquent le bon sens holistique pour avoir l’évidence de leur expérience subjective. L’évidence journalière et annuelle des employés de sanctuaire vivant avec les animaux confirme fortement – avec la même certitude que l’évidence journalière de vivre avec des humains se traduit en respect envers les humains – que les animaux typiquement utilisés comme « nourriture » expérimentent une grande variété de plaisirs et de douleurs, aussi bien physiques qu’émotionnelles, ont un sens important d’eux-mêmes, et ont chacun une personnalité unique. Ce qui rend ce qu’on leur fait dans les industries de l’exploitation inimaginablement cruel et l’un des angles morts les plus graves auquel l’humanité a succombé.

Clairement, un sanctuaire abolitionniste joue un rôle indispensable dans le plaidoyer animal, et démarrer et s’occuper d’un sanctuaire, même un petit, peut être très efficace et gratifiant, mais c’est un engagement et une promesse très sérieux. Avant même de considérer cette idée, vous devez être prêts à littéralement y engager votre vie sous forme de 40 à 60 heures par semaine (dépendant du nombre d’animaux et de combien de volontaires sont prêts à vous aider) aussi longtemps que le sanctuaire reste ouvert, ce qui ne comprend pas ce que vous avez à faire pour payer pour vos besoins essentiels. Cela demande beaucoup de temps et est éreintant physiquement et émotionnellement. Les sanctuaires accueillent certains des animaux les plus abusés du monde qui ont besoin d’une attention personnelle très importante et meurent souvent jeune du soit à l’abus qu’ils ont subis soit aux défauts génétiques causés par les manipulations industrielles visant à maximiser la croissance animale et les profits industriels. Le travail physique est difficile et les conséquences émotionnelles, à force d’entendre et d’expérimenter un flot constant d’histoires d’horreur, sont parfois trop pour la plupart des gens. Ceci étant dit, devenir volontaire et s’impliquer dans le travail d’un sanctuaire en tant qu’assistant extérieur est quelque chose que beaucoup de personnes peuvent faire, et c’est très gratifiant. Faire des picnics, des tables à des festivals, des projections de films, distribuer des tracts, des dégustations de nourriture vegan, des cours de cuisine vegan, et autres rassemblements sociaux sont des exemples typiques d’éducation vegan. Egalement, si les fonds le permettent, les panneaux publicitaires ainsi que les publicités dans les journaux et magazines sont aussi sponsorisés par les organisations éducatives vegan.

Peaceful Prairie Sanctuary
est un excellent exemple de sanctuaire abolitionniste, et le seul sanctuaire abolitionniste que je connaisse. Compassionate Cooks est un excellent exemple d’organisation éducative vegan qui inclut des cours de cuisine vegan dans leur éducation.

Ouvrir un restaurant vegan ou une société de restauration

Ouvrir un restaurant vegan peut être gratifiant, mais est également un grand engagement, et une bonne dose d’expérience préalable est important, si pas essentiel. De même, c’est mieux d’ouvrir un restaurant parce que vous avez de l’expérience dans ce domaine et un désir important d’en ouvrir un plutôt que de penser que c’est un moyen efficace de s’engager dans le plaidoyer vegan (c’est efficace, mais ça ne fonctionnera probablement pas pour ceux qui n’aiment pas s’occuper d’un restaurant). Un engagement financier moins important, mais un engagement néanmoins significatif dans le temps si cela fonctionne, est de démarrer une société de restauration vegan.

Plaidoyer de tous les jours


Simplement le fait d’être vegan et montrer l’exemple est une forme de plaidoyer. Montrer l’exemple est la meilleure forme de plaidoyer envers notre famille, nos collègues, et connaissances non-vegan que nous côtoyons tous les jours. Comme le savent la plupart des vegans, un discours vegan régulier aura probablement plus pour effet d’ennuyer ceux qui sont régulièrement en contact avec nous que de les éduquer, mais il y a un équilibre à trouver entre ne pas en dire trop et ne pas en dire assez.

Il y a certains vegans qui sont dans une position unique en tant qu’éducateurs, rédacteurs de magazines et journaux, et reporters qui ont la possibilité d’atteindre plus de personnes que la plupart d’entre nous. De toute évidence, c’est une question d’appréciation de savoir à quel point on peut s’engager dans l’éducation vegan et abolitionniste vu les contraintes variées sur le choix du sujet, etc…, tout en ne compromettant pas son poste, mais un bon équilibre à ce niveau fait partie du plaidoyer journalier.

Maintenez le point de vue abolitionniste


Comme je l’ai dit auparavant, devenir vegan est la manifestation
personnelle de l’engagement à l’abolition et à la nonviolence, et l’éducation vegan et abolitionniste est la manifestation publique de l’engagement à l’abolition et à la nonviolence. Les réformes de bien-être sont des causes pour les mangeurs de viande. L’abolition du statut de propriété est une cause vegan. Si vous n’êtes pas vegan, alors devenez le. Si vous êtes vegan, alors soyez constants et militez pour que les gens le deviennent. Avec le temps, nous changerons incrémentalement les attitudes, les croyances, et les paradigmes, mais seulement si nous sommes dans un paradigme vegan au départ.

Bien dit sur le blog de Peaceful Prairie

Finalement, le blog de Peaceful Prairie Sanctuary a une excellente nouvelle lettre d’un monde végétalien sur les dérangeantes trahisons et déceptions du neo-welfarisme ainsi que sur la promotion de viande « heureuse ». Ca vaut le coup d’être lu plus d’une fois.

2 commentaires:

  1. Merci pour ces traductions très intéressantes qui me permettent de compléter mes réflexions :).

    Je suis en effet persuadée que l'éducation végane est un facteur décisif et je compte bien m'y dédier. Cet article est aussi très motivant pour continuer la tenue d'un blog et donne même des idées pour aller beaucoup plus loin. Même dans mes études de lettres actuelles, je rédige un mémoire "vegan" xD ! Sur la figure animale sans anthropomorphisme, entre autres...

    Plein de bonnes idées en tout cas. Seule nuance que j'aimerais apporter : il est nécessaire d'apporter une éducation végane, mais il faut aussi éduquer à l'esprit critique en général (d'ailleurs je me destine au professorat). Suivre des principes sans les inclure dans une démarche intelligente globale peut parfois être dangereux, et puis le véganisme, s'il apporte une quantité phénoménale de solutions aux maux actuels, ne suffit pas totalement, en soi, à obtenir une société humaine harmonieuse. De toute façon sans esprit critique à la base je ne vois pas où l'on pourrait trouver la force, dans notre société actuelle, de remettre le carnisme en question :).

    Même nuance par rapport aux sanctuaires abolitionnistes : c'est une excellente idée, une nécessité même, mais idéalement, je pense qu'il faudrait prendre aussi de son temps pour permettre l'accès à l'éducation des personnes défavorisées, en leur assurant des conditions de vie décentes (donc associer l'action dans les sanctuaires animaux et l'action humanitaire). A quoi ça sert d'aller vers l'abolitonnisme en Europe si les autres civilisations en voie de développement passent à côté de la question ?

    Tout ça pour dire que ces idées d'actions sont excellentes, mais que je souhaite aussi consacrer une partie de mon temps à l'éducation en général et à une forme spécifique d'aide humanitaire. Ca fait beaucoup de choses à faire mais moralement je ne pense pas qu'il puisse être acceptable d'éclipser totalement une ou plusieurs de ces nécessités :).

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  2. Tout à fait, je vois mal quelqu'un devenir et surtout rester vegan sans un minimum d'esprit critique.

    Ca fait beaucoup de choses à faire mais rien que du positif :)

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