L'Inde est souvent citée comme un lieu d'harmonie et de respect entre les animaux humains et nonhumains. La vache étant considérée comme sacrée par les hindous, beaucoup en Inde renoncent à manger du bœuf et tirent une inspiration religieuse de la vache. Faire du mal ou tuer une vache peut même entraîner l'emprisonnement ou d'autres actions punitives. Malheureusement, le rôle plus précis que joue la vache dans la culture indienne remet en question cette notion de coexistence respectueuse.
La réalité est que les vaches indiennes restent des propriétés, et donc, leurs intérêts sont invariablement secondaires à ceux des animaux humains, peu importe leur frivolité. Vu l'augmentation exponentielle de la consommation de produits d'animaux nonhumains du à l'occidentalisation, l'exploitation de la vache indienne augmente également alors que les protections traditionnelles pour la vache s'effritent.
Viande.
L'abattage du bétail est en réalité légal dans beaucoup d'états indiens. Au pays de la vache sacrée, au moins 14 millions de tête de bétail ont été abattues pour la viande en 2004. Tous ces animaux abattus pour la viande sont des animaux laitiers et utilisés pour le travail, fatigués ou leur progéniture. Qui plus est, au fur et à mesure que le régime alimentaire occidental se normalise et est subsidié en Inde, la consommation de chair de vache devient de moins en moins taboue.
Produits laitiers.
L'élevage industriel devient la norme en Inde pour répondre à la demande croissante créée par une population grandissante et par l'évolution du goût et des marchés de la globalisation. Cela signifie que de plus en plus d'animaux nonhumains sont élevés et exploités en tant que ressources. Les vaches indiennes utilisées pour les produits laitiers souffrent de façon très similaire par rapport à celles utilisées en occident. Les vaches indiennes doivent endurer les maladies, les infections, les injections hormonales, la production excessive de lait, la séparation immédiate avec leur progéniture, l'insémination artificielle et de multiples grossesses. Les veaux sont séparés de leurs mères et se voient refuser le lait maternel. Les veaux mâles sont souvent laissés à l'agonie avec leur pattes et leurs bouches entravées pour prévenir leur échappée ou qu'ils pleurent ce qui distrairait leurs mères travailleuses. D'autres sont simplement attachés, ce qui mène souvent à l'étranglement lorsque les bébés s'emmêlent en s'efforçant de rejoindre leurs mères. Beaucoup de veaux sont laissés à l'abandon ou sont utilisés pour leur peau et leur viande. Malheureusement, la forte signification religieuse du lait de vache et l'aggravation occidentale de la demande en lait pourraient aggraver les efforts pour contester la dépendance humaine aux produits d'animaux nonhumains.
Cuir.
L'Inde est un des plus grands producteurs de cuir au monde. Le traitement du bétail indien utilisé pour le cuir a été fortement documenté et publié par PETA. Le bétail est souvent délibérément blessé ou empoisonné vu que le bétail sain n'est pas légalement éligible pour l'abattage. Le transport vers l'abattoir implique des marches exténuantes et un transport exigu en véhicule dans des chaleurs épouvantables sans nourriture ou eau. Les vaches sont forcées à obéir à l'aide de bâtons, fouets, en leur brisant la queue, et en frottant des piments sur leurs yeux. A la fin du voyage, le bétail est abattu à la vue de tous les autres.
Errants.
Le bétail errant est souvent laissé à l'abandon dans les rues et taudis de grandes villes. Le bétail en liberté sont soumis à des blessures par automobiles, à la malnutrition, et à l'absence de soins vétérinaires. De plus en plus, ces animaux sont considérés comme une nuisance et rassemblés pour être éliminés.
Le mythe de l'utilisation respectueuse
L'image de la vache sacrée indienne est exemplaire de la relation idéalisée entre les animaux humains et nonhumains qui perpétuent la fantaisie que les animaux nonhumains apprécient en quelque sorte leur exploitation ou en tirent du bénéfice. En réalité, les vaches indiennes (et autres animaux nonhumains supposés "respectés" ou "révérés" par les humains dans toutes les cultures) restent des propriétés et sont de plus en plus traitées comme de simples ressources. Qui plus est, le petit traitement préférentiel qui est attribué à la vache n'est pas fourni aux autres espèces. L'Inde a des problèmes critiques de surpopulation d'animaux de compagnie, d'extinction de la faune, d'animaux nonhumains utilisés pour le tourisme, le divertissement, et une consommation mendiée et grandissante d'autres animaux nonhumains et de leurs produits. La globalisation continue à remettre en cause la culture indienne, désintégrant les traditions religieuses et autres styles de vie qui ont le potentiel de respecter les animaux nonhumains en tant que personnes. Vu ces difficultés, nous devons être particulièrement attentifs aux normes occidentales envahissantes de domination et d'exploitation et méfiants vis-à-vis des notions imaginaires de l'animal nonhumain joyeusement exploité, traité respectueusement ou utilisé humainement.
Au lieu de glorifier des exemples fautifs comme la vache indienne, qui ne servent qu'à masquer et perpétuer l'exploitation, nous devrions au lieu de ça promouvoir le véganisme. Le véganisme respecte les animaux nonhumains comme des personnes et refuse leur exploitation peu importe l'endroit, la religion, la culture ou l'espèce. Et, la compassion et la justice, partie intégrante du véganisme, ne sont pas un mythe.
Corey Wrenn
Salut,
RépondreSupprimerceci me fait penser à un texte de Osho (qui était indien, mais qui ne se gênait pas pour critiquer sa propre culture...entre autres)
http://www.messagefrommasters.com/veg/osho-on-drinking-cow-milk.html
(ça va l'anglais?)
Salut,
RépondreSupprimerMerci pour ce lien, très intéressant! Entièrement d'accord avec lui quand il dit que le lait n'est pas végétarien.