(Traduction de l'essai de Dan Cudahy, avec son accord, "Rational Ignorance and Rational Irrationality ")
Introduction
Comment se fait-il qu’autant de gens habituellement informés, intelligents, rationnels soient mal informés et épistémiquement irrationnels lorsqu’il s’agit de leur connaissance et croyances par rapport aux relations humains – non-humains, au véganisme, et aux droits des animaux ? Pourquoi est-ce que des personnes habituellement informées ne sont-elles pas au courant des atrocités dans l’agriculture animale et autres secteurs de l’utilisation animale ? Pourquoi est-ce que les défenseurs des droits des animaux entendent tant d’objections absurdes et peu plausibles aux droits des animaux et au véganisme ? Pourquoi est-ce que les meilleurs arguments contre les droits des animaux, mis en avant par des philosophes professionnels, sont simplement des exemples classiques de préjugés confirmés et de logique tourmentée ? [1]
Je crois qu’une bonne explication peut être trouvée dans deux idées générées dans le domaine de l’économie durant les dernières 60 années : l’ignorance rationnelle et irrationalité rationnelle. On trouve de nombreuses sources d’information à propos de ces deux idées, mais la ressource principale que j’ai utilisé pour cet essai est “Why People Are Irrational about Politics” de Michael Huemer, professeur adjoint de philosophie à l’université de Colorado, Boulder. Pour ceux qui sont intéressés, un autre article intéressant sur le sujet est “Rational Ignorance versus Rational Irrationality” par Bryan Caplan, 2001. Le but de cet essai est d’introduire ces deux idées et de les appliquer spécifiquement aux objections au véganisme et aux droits des animaux. [2]
La prévalence du désaccord
Le professeur Huemer démarre son essai sur la question en notant que le désaccord politique (ainsi que le désaccord moral et religieux) est fortement répandu, solide, et persistant. C'est-à-dire, deux personnes quelconque choisies au hasard vont probablement être en désaccord par rapport à bon nombre de sujets ; il est probable qu’elles soient persuadées d’avoir raison ; et il est peu probable que de longues discussions ou arguments rationnels les amènent à être d’accord.
Pourquoi n’avons-nous pas de désaccords si répandus, si forts, et si persistants pour des sujets comme les mathématiques ou la science ? Bien qu’il y ait des désaccords dans ces autres sujets, la fréquence, l’intensité de conviction, et la ténacité ne sont pas comparables en politique, moralité, et religion. Après cette brève introduction, le professeur Huemer considère quatre théories [2] sur les raisons pour lesquelles on trouve un désaccord si fort et persistant en politique, et conclut que bien qu’il y ait de nombreuses raisons à cela, le facteur le plus important est « l’irrationalité rationnelle » où « rationalité » dans le second terme se réfère à la rationalité instrumentale (ex : le « moyen-fin » ou le type de rationalité purement auto-intéressée à laquelle se réfère les économistes) et où « rationalité » dans le premier terme se réfère à la rationalité épistémique (ex : le type de rationalité désintéressée qui ne vise que la vérité, peu importe les implications de la vérité).
Ignorance rationnelle
La théorie économique de l’ignorance rationnelle considère que les gens choisissent souvent rationnellement de rester ignorant par rapport à un sujet car la valeur d’utilité perçue de la connaissance est faible voir même négative. Pour un exemple où la valeur d’utilité perçue est faible, considérez ce que cela vous apporterait de passer du temps et les ennuis divers pour savoir les résultats de vote spécifiques de tous les politiciens qui vous représentent. Ca ne vous apporterait pas grand-chose. Le fait est que le prochain politicien élu sera la personne pour laquelle des dizaines ou centaines de milliers de votants ont voté.
Pour un exemple où la valeur d’utilité perçue est négative, considérez ce que cela vous apporterait de savoir exactement ce qui est advenu des poules qui ont pondu les œufs que vous avez acheté ou qui ont été abattues pour votre repas aujourd’hui. Si vous avez une conscience, cela ruinera probablement le repas pour vous, et pourrait affecter la manière dont vous voyez vos habitudes culinaires en général. Dans le sens instrumental, purement auto-intéressé du mot « rationnel », il est irrationnel de vouloir savoir ce qui est advenu des êtres sentients qui furent torturés et abattus pour votre prochain repas.
Cela explique pourquoi les vegans, quand ils commencent à gentiment introduire le calvaire des animaux de ‘nourriture’ aux non-vegans, reçoivent si souvent une réponse du genre « Stop, je ne veux pas savoir ». Ce n’est pas comme si nous étions sur le point de lasser notre associé non-vegan avec les résultats de vote d’une douzaine de politiciens (une valeur d’utilité perçue basse), c’est que le non-vegan insiste pour maintenir (instrumental, auto-intéressé) l’ignorance rationnelle vis-à-vis d’une information fortement dérangeante qui pèse fortement sur certaines décisions que nous faisons environ trois fois par jour (utilité de valeur perçue négative).
Irrationalité rationnelle
De manière similaire, la théorie économique de l’irrationalité rationnelle considère qu’il est souvent rationnel, dans un sens purement auto-intéressé, économique, d’adopter des croyances épistémiquement irrationnelles car le cout des croyances épistémiquement rationnelles excède les avantages de leur adoption. Donc si j’accepte des croyances épistémiquement irrationnelles envers les droits des animaux – par exemple, que les non-humains sentients ne ressentent pas la douleur ou que leur douleur n’importe pas autant que la douleur humaine « car ils ne sont pas humains » ou que nous serons envahis de milliards de vaches, cochons, et poulets si nous arrêtons de les abattre – je ne porte aucun frais d’accepter de telles croyances absurdes.
L’irrationalité rationnelle émet deux hypothèses : 1) que les individus ont, comme l’avance Huemer « …des préférences de croyance non-épistémiques (plus connues sous le nom de ‘partis pris’). C’est-à-dire, il y a certaines choses que les gens veulent croire, pour des raisons indépendantes de la vérité de ces propositions ou à quel point elles sont appuyées par des preuves. » ; et 2) que les individus exercent un certain contrôle sur leurs croyances. Citant à nouveau Huemer, « Vu la première hypothèse, il y a un « cout » à penser rationnellement – à savoir, qu’on ne pourrait pas être amené à croire ce qu’il voudrait croire. Vu la deuxième hypothèse (et vu que les individus sont généralement rationnels instrumentalement), la plupart des gens accepteront ce cout seulement si ça leur rapport de plus grands avantages à penser rationnellement. » Puisque les individus ne perçoivent aucun bénéfice personnel à être épistémiquement rationnel à propos des droits des animaux et du véganisme, nous pouvons prédire qu’ils choisiront souvent d’être épistémiquement irrationnels par rapport aux droits des animaux et au véganisme. (Huemer tire cette conclusion seulement concernant les questions politiques en général).
Huemer souligne que certaines personnes évalueront hautement la rationalité épistémique en soi, et donc seront épistémiquement rationnels par rapport aux questions politiques (et dans notre cas ici, aux droits des animaux et au véganisme). Mais il n’y a aucune raison de penser que tout le monde (ou même la plupart des gens) auront cette préférence de valeur.
Préférences de croyances non-épistémiques (ex. partis pris)
Alors quelles sont certaines des sources spécifiques de préférences de croyances non-épistémiques (partis pris et préjugés) ? Huemer en suggère quatre, mais qualifie malgré tout les suggestions en notant qu’une réponse compréhensible exigerait une vaste étude psychologique. Je vais modifier significativement les détails des suggestions de Huemer pour les appliquer aux droits des animaux et au véganisme.
Partis-pris auto-intéressés
Du en grande partie au marketing persistant de l’industrie alimentaire, au message confus des neo-welfaristes, et au contre-mouvement anti-droits des animaux, la plupart des gens perçoivent faussement le véganisme comme étant ‘difficile’ au mieux, et au pire ont une caricature du véganisme comme un régime alimentaire consistant en une ‘nourriture de lapin’ (avec des images mentales de gens survivant à peine en mangeant des salades, concombres, et carottes). Indépendamment du fait que la nourriture végane soit délicieuse, du nombre de crasses véganes disponibles, et du nombre de substituts disponibles de nos jours pour nos produits animaux favoris, c’est au final la perception de la ‘difficulté’ qui représente un ‘cout’ à devenir vegan. Bien entendu, au plus grande la perception de la ‘difficulté’ ; au plus grand le ‘cout’ perçu. Et au plus grand le ‘cout’ perçu ; au plus grand est la probabilité d’ignorance rationnelle et d’irrationalité rationnelle.
Croyances en tant qu’outils de cohésion sociale
La plupart des gens veulent suivre les croyances des gens qu’ils aiment et côtoient régulièrement. Bien que le véganisme devienne de plus en plus répandu et largement accepté dans la plupart des groupes sociaux, beaucoup de gens ont peur des conséquences sociales de devenir vegan. Ils peuvent redouter d’être remis en question ou même ridiculisés par rapport à leur décision. Ils peuvent redoute des situations sociales embarrassantes ou la perte d’amis. Ces peurs de conséquence sociales (peu importe si elles sont justifiées ou pas) peuvent être des motivations puissantes pour l’ignorance rationnelle et l’irrationalité rationnelle par rapport au véganisme et aux droits des animaux.
Croyances en tant que constructeurs de l’image de soi
Les gens veulent généralement adopter des croyances qui appuient l’image de soi qu’ils veulent maintenir et protéger. Si les droits des animaux et le véganisme ne répondent pas à l’image de soi préconçue pour une raison quelconque, alors l’ignorance rationnelle et l’irrationalité rationnelle par rapport aux droits des animaux et au véganisme sont susceptibles de se produire.
Partialité de cohérence
Les gens préfèrent généralement s’en tenir à des croyances qui collent bien avec leurs autres croyances. Quelqu’un qui croie en X en tant que proposition évaluative sera probablement biaisé en faveur des propositions descriptives ou autres propositions évaluatives qui appuient X. Cette tendance à préférer la cohérence peut être soit épistémiquement rationnel (impartial) ou irrationnelle (partial). Par exemple, une personne préfèrera une cohérence épistémiquement irrationnelle (biaisé) lorsqu’elle cherche un moyen de ‘justifier’ une croyance égoïste en adoptant des prémisses erronés répondant à une conclusion égoïste (mais épistémiquement fausse).
La partialité de cohérence est, de loin, la partialité la plus intéressante dans le cas des droits des animaux et du véganisme et mérite son propre essai. Pourquoi ? Parce que sans doute, l’ensemble le plus follement incohérent de croyances dans notre société sont les croyances de la plupart des gens par rapport aux êtres non-humains sentients. Qui plus est, les gens font de grands efforts d’ignorance rationnelle et d’irrationalité rationnelle pour couvrir cette incohérence née de la partialité.
Considérez que tellement parmi nous aiment et dorlotent le chien de famille, ou même le chien d’un étranger (la familiarité avec le chien n’a généralement pas d’importance) et ensuite enfoncent une fourchette dans le poulet sentient de la même manière ou boivent le lait de la vache violée et massacrée, qui a perdu son veau dans l’industrie du veau. Ceci est un exemple classique d’une incohérence de croyances évaluatives qui est follement épistémique. Comment faisons-nous face à cette incohérence épistémique dont nous nous moquerions normalement ? Nous y faisons face via l’ignorance rationnelle (« Arrête, je ne veux pas savoir ce qui arrive aux animaux (‘de nourriture’) ») et l’irrationalité rationnelle (« On les élève pour la nourriture. » « Qu’est-ce qu’il adviendrait des millions de vaches si nous ne les trairions pas et ne les abattions pas ? » [et des douzaines d’autres objections épistémiquement irrationnelles]).
Préférences de croyance non-épistémique appuyées par des mécanismes de fixation de croyance.
Huemer suggère que peut-être nous ne pouvons croire à volonté des propositions clairement fausses, mais nous pouvons malgré tout parvenir à exercer un contrôle substantiel par rapport à nos croyances politiques (et dans notre cas, résistance au véganisme et aux droits des animaux). Il suggère quelques mécanismes grâce auxquels nous exerçons un tel contrôle.
Pondération biaisée des preuves
Si nous attribuons légèrement plus de poids aux éléments de preuve appuyant nos croyances préférées et légèrement moins de poids aux éléments de preuve allant à l’encontre de nos croyances préférées, l’effet cumulatif de ces petits partis pris dans la pondération des preuves peut être substantiel.
Attention sélective et ‘rationalisation’
Nous avons tendance à accorder plus d’attention à nos croyances et aux idées les appuyant que nous le faisons pour les croyances alternatives. Egalement, comme j’en ai discuté dans l’essai Comprendre le point de vue anti-droits des animaux, nous avons tendance à nous tourner vers des croyances préférées non-épistémiques comme conclusion et de travailler à reculons pour trouver des ‘prémisses’, ‘raisons’, ou ‘rationalisations’ pour la conclusion. Lorsque nous rencontrons des preuves appuyant notre conclusion préférée non-épistémique, nous avons tendance à l’accepter comme argent comptant. Lorsque nous rencontrons des preuves contraires à notre conclusion préférée, nous avons tendance à les examiner minutieusement pour déterminer ce ‘qui ne colle pas’. L’ignorance rationnelle et l’irrationalité rationnelle sont souvent le résultat.
Nous avons également tendance à lire et à interagir avec des sources avec lesquelles nous sommes déjà d’accord, et ces sources sont un flux constant de ‘preuves’ appuyant nos croyances préférées non-épistémiques. En effet, l’une des plaintes les plus fréquentes entendue parmi les gens qui cherchent sincèrement des solutions aux problèmes de la société est que la plupart des gens sont ensevelis dans une information avec laquelle ils sont d’accord. Donc il y a beaucoup de dialogue, mais la grand majorité de celui-ci est regroupé au sein de causes spécifiques avec très peu de dialogue productif avec les ‘outsiders’. Et ce n’est pas seulement ceux concernés par une cause spécifique qui contribuent à cet effet de bulle isolé, mais les ‘outsiders’ sont généralement indifférents et souvent impliqués dans leur propre bulle isolée.
Intelligence et fixation de croyance
On pourrait penser qu’un haut niveau d’intelligence ou d’éducation empêcherait une personne de s’accrocher à de fausses croyances, mais ce n’est pas nécessairement le cas. Comme le souligne Huemer, la personne très intelligence ou bien éduquée utilise souvent son intelligence ou éducation comme outils permettant de trouver plus de support pour leurs croyances préférées non-épistémiques. Là où une personne moins intelligente ou moins éduquée pourrait abandonner et admettre son erreur, la personne très intelligente ou bien éduquée a plus d’entrainement et de ressource pour soutenir de fausses croyances.
La relation de l’intelligence et de la partialité pour déterminer la vérité sur une question est la suivante : 1) une intelligence élevée et une faible partialité donnent les meilleures perspectives dans l’obtention de la vérité ; 2) une faible intelligence et une faible partialité donnent de bonnes perspectives dans l’obtention de la vérité ; 3) une faible intelligence et une partialité élevée donnent de faibles perspectives dans l’obtention de la vérité ; et 4) une intelligence élevée et une partialité élevée donnent les pires perspectives dans l’obtention de la vérité.
L’irrationalité est un gros problème
Tout comme le conclut Huemer pour l’irrationalité par rapport à la politique, c’est ce que je conclus pour l’irrationalité par rapport au véganisme et aux droits des animaux. C'est-à-dire, l’irrationalité est le plus grand problème auquel nous avons à faire. C’est le plus grand problème car il nous empêche de solutionner d’autres problèmes. Il est analogue à un désordre d’immuno-déficience en santé, où nos méthodes pour surmonter une maladie sont elles-mêmes malades. L’ignorance rationnelle et l’irrationalité rationnelle sont des maladies répandues de pensée claire et de solution de problème.
Tout comme le conclut Huemer pour l’irrationalité par rapport à la politique, c’est ce que je conclus pour l’irrationalité par rapport au véganisme et aux droits des animaux. C'est-à-dire, l’irrationalité est le plus grand problème auquel nous avons à faire. C’est le plus grand problème car il nous empêche de solutionner d’autres problèmes. Il est analogue à un désordre d’immuno-déficience en santé, où nos méthodes pour surmonter une maladie sont elles-mêmes malades. L’ignorance rationnelle et l’irrationalité rationnelle sont des maladies répandues de pensée claire et de solution de problème.
Que pouvons-nous y faire ?
Comme pour beaucoup de problèmes et de maladies, la première étape pour les surmonter est de reconnaître ou admettre que le problème existe, autant en nous que chez les autres. Une fois que nous diagnostiquons le problème, nous pouvons chercher des causes probables. Nous pouvons nous demander quels motifs ultérieurs nous avons, ou que quelqu’un d’autre a, à croire une certaine affirmation. Nous pouvons explorer les croyances à l’origine de nos croyances préférées pour déterminer quelles raisons instrumentales (égoïste) et épistémiques (désintéressé) avons-nous à croire ce que nous croyons.
Y a-t-il un quelconque parti pris par rapport à un intérêt personnel ? Par exemple, est-ce que nous refusons de penser rationnellement par rapport au véganisme et aux droits des animaux car nos idées préconçues de ce que cela pourrait être si nous étions vegan ? Est-ce que nous croyons quelque chose pour réaffirmer notre image de soi désirée ou pour être intégré dans un groupe social ? Par exemple, est-ce que nous refusons de penser rationnellement par rapport au véganisme à cause d’un manque d’amour propre ou par peur du rejet ? De quoi devons-nous réellement avoir peur personnellement ou socialement – quoi que ce soit ? Est-ce que nous croyons en des affirmations sous-jacentes car elles sont vraies ou parce qu’elles adhèrent bien à d’autres affirmations que nous voulons croire ? Par exemple, est-ce que nous acceptons des croyances irrationnelles par rapport aux êtres non-humains et à leurs intérêts à ne pas être exploités, torturés, et tués car elles adhèrent bien à notre consommation continuelle que nous faisons d’eux et de leurs produits de reproduction ?
Nous pouvons également faire un effort pour développer de bonnes habitudes de réflexion. Nous devrions écouter et considérer attentivement les deux parties d’un argument avec d’accepter l’une ou l’autre. Nous devrions devenir familier avec la logique informelle et les fausses idées courantes. Lorsque nous nous sentons enclins à faire valoir une affirmation, nous pouvons nous demander quelles raisons épistémiques nous avons à croire cela, et également pourquoi nous pourrions vouloir croire l’affirmation (indépendamment de sa vérité). Nous devrions développer un degré plus élevé de scepticisme envers les croyances que nous suspectons avoir des arrière-pensées, peu importe si ces arrière-pensées sont les nôtres ou celles de quelqu’un d’autre. Notre première hypothèse, surtout s’il y a des motifs ultérieurs, comme le profit ou tout conflit d’intérêt, devrait être que l’information qui nous est présentée est fausse, trompeuse, ou incomplète, jusqu’à ce nous l’ayons soumise à un examen plus approfondi et vérification. Un tel scepticisme ne devrait pas simplement s’appliquer aux affirmations positives, ex. « X est vrai », mais également aux affirmations négatives, ex. « X est faux » (en d’autres mots, le propre scepticisme ne revient pas seulement à éviter l’acceptation erronée, mais également à éviter le rejet erroné).
Principalement, nous devrions éliminer notre ignorance par rapport à l’agriculture animale et être épistémiquement rationnel par rapport à cela. Nous devrions faire face aux faits avec courage. L’agriculture animale, peu importe le label (ex : « plein-air » ou « certifié bien-être »), est un business déplorable et nous devrions être au courant à ce quoi nous contribuons. Lorsque nous obtenons les fais par rapport à l’agriculture animale, nous devrions nous méfier des tentatives épistémiquement irrationnelles pour ‘justifier’ notre participation à cela. Nous devrions examiner le problème impartialement, avec un effort particulier pour reconnaître nos motivations sous-jacentes, le cas échéant, pour accepter ou rejeter certaines affirmations descriptives ou évaluatives.
Au final, nous devrions chasser l’ignorance ; cultiver la rationalité épistémique ; et devenir vegan en conséquence.
____________________
Notes:
[1] Par exemple : L’argument de Carl Cohen « of-a-kind » est probablement le plus fort d’une collection incroyablement faiblarde d’arguments fabriqués pour tenter de ‘justifier’ l’exploitation animale grave, mais n’est rien de plus qu’un préjugé confirmé (« oui, je suis un spéciste ») et une idée fausse éludée (le postulat « of-a-kind » de Cohen ne se connecte pas logiquement à sa conclusion que l’espèce est pertinente ; il élude simplement la question en assumant que l’espèce est pertinente selon un « don » dogmatique. Si Cohen insiste qu’il n’assume pas que l’espèce, mais seulement la rationalité conceptuelle, soit pertinente, alors il doit maintenir qu’il soit moralement permis d’infliger des expériences mortelles et douloureuses à des humains souffrant de troubles mentaux. Logiquement, il ne peut pas tout avoir.) Qui plus est, et le plus important, Cohen n’établit jamais pourquoi la possession de rationalité conceptuel-symbolique (par opposition à la simple sentience et l’intelligence perceptuelle) serait nécessaire à un intérêt au propre bien-être au départ.
____________________
Notes:
[1] Par exemple : L’argument de Carl Cohen « of-a-kind » est probablement le plus fort d’une collection incroyablement faiblarde d’arguments fabriqués pour tenter de ‘justifier’ l’exploitation animale grave, mais n’est rien de plus qu’un préjugé confirmé (« oui, je suis un spéciste ») et une idée fausse éludée (le postulat « of-a-kind » de Cohen ne se connecte pas logiquement à sa conclusion que l’espèce est pertinente ; il élude simplement la question en assumant que l’espèce est pertinente selon un « don » dogmatique. Si Cohen insiste qu’il n’assume pas que l’espèce, mais seulement la rationalité conceptuelle, soit pertinente, alors il doit maintenir qu’il soit moralement permis d’infliger des expériences mortelles et douloureuses à des humains souffrant de troubles mentaux. Logiquement, il ne peut pas tout avoir.) Qui plus est, et le plus important, Cohen n’établit jamais pourquoi la possession de rationalité conceptuel-symbolique (par opposition à la simple sentience et l’intelligence perceptuelle) serait nécessaire à un intérêt au propre bien-être au départ.
[2] Lors de la rédaction de cet essai, je me suis fortement appuyé sur le travail du professeur Huemer car il applique de manière efficace l’ignorance rationnelle et l’irrationalité rationnelle, ainsi que bon nombre de leurs causes, aux désaccords politiques en général ; le désaccord par rapport aux droits des animaux et au véganisme étant un sous-ensemble du désaccord moral et politique général. Ceci dit, j’ai également ignoré substantiellement, divergé, et ajouté aux sections du travail d’Huemer, donc cet essai ne devrait pas du tout être pris comme représentatif du travail d’Huemer, et si vous êtes intéressé par son travail, je vous encourage à ouvrir le lien en introduction de cet essai et à le consulter.
Dan Cudahy
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.