jeudi 19 janvier 2012

[Traduction] Comprendre le point de vue anti-droits des animaux.

(Traduction de l'essai de Dan Cudahy, avec son accord, "Understanding the Anti-Animal Rights Viewpoint")

 

Préface ajoutée en le 25 janvier 2010 : Cet essai concerne exclusivement le point de vue des gens qui plaident activement pour l’exploitation animale. Pour un essai qui explore, entre autre, la raison pour laquelle les gens exploitent les animaux sans nécessairement plaider pour l’exploitation, consultez l’essai plus compréhensible (et plus intéressant) Ignorance rationnelle et irrationalité rationnelle.

On dit souvent qu’il est bon de comprendre le point de vue de l’autre partie dans un désaccord. Je pense que nous pouvons être d’accord sur le fait que ça soit un bon conseil pour tous les désaccords, peu importe le sujet ou participants. Dans cet essai, j’explique ma compréhension générale du point de vue des partisans de l’exploitation animale. Je limite l’essai au point de vue des
partisans de l’exploitation en opposition à ceux qui exploitent, mais restent généralement silencieux sur la question de savoir s’il est justifié que l’on exploite, heurte, et tue des êtres non-humains innocents. Il existe d’autres considérations par rapport à ceux qui exploitent, mais ne plaident pas activement pour l’exploitation, que je ne parcourrai pas ici. Avant de devenir vegan il y a 4 ans, bien que je n’ai jamais plaider pour l’exploitation, j’ai eu bon nombre d’années d’expérience dans la participation à l’exploitation animale à travers ma nourriture et autres achats. Je crois que ces années d’expérience m’ont apporté une base raisonnable pour comprendre et évaluer le point de vue de l’exploiteur, peu importe si il en est partisan ou pas.

Presque tous les partisans de l’exploitation animale aiment consommer et ont l’habitude de consommer la chair (ex : viande) et des fluides corporels (ex : lait, fromage et œufs) des êtres non-humains. Beaucoup de partisans de l’exploitation animale aiment aussi tirer sur des non-humains pour le plaisir, faire des expériences sur eux contre de l’argent (officiellement aussi pour des raisons « scientifiques »), accrocher des parties d’êtres non-humains au mur ou en porter, les utiliser pour leur divertissement, ou faire du profit d’une des nombreuses manières de les exploiter. Ces utilisations sont, individuellement et collectivement, sans aucun doute le motif principal, si pas le seul, des arguments des partisans de l’exploitation animale. Les partisans de l’exploitation ont tous une chose en commun : intérêt personnel et gain personnel, peu importe si ils sont importants ou triviaux.

Les partisans de l’exploitation animale commencent avec la notion, « Je veux [remplissez le blanc : chasser, manger de la viande, consommer des produits laitiers, faire du profit de l’exploitation, etc.] » et démarrent de cette idée égoïste pour chercher des excuses permettant d’appuyer leur utilisation désirée. Dans les excuses trouvées par les partisans de l’exploitation, on retrouve certains préjugés culturels classiques qui nous ont été transmis par des philosophes tels que Rene Descartes, qui nous a dit que les non-humains sont littéralement des « automates » ou « des machines de Dieu » ainsi qu’Emmanuel Kant, qui nous a dit que, parce que les non-humains ne sont pas aussi « rationnels » que nous, les non-humains sont des « choses » (peu importe la manière irrationnelle dont les humains se comportent et réfléchissent ; et sans mentionner la non-pertinence totale de la capacité rationnelle pour distinguer les êtres de choses). Les préjugés culturels sont même inscrits dans notre langage lorsque nous mentionnons les non-humains en tant que « ce » (même lorsque nous connaissons leur gendre) au lieu de il et elle, et « que » au lieu de qui. Bon, de toute évidence si les non-humains étaient réellement de simples « automates » ou « choses », alors nous n’avons en effet aucune obligation morale envers eux. Selon cette vision déformée, les êtres non-humains ne sont pas différents des rochers, des tables et des arbres. On trouve également d’autres excuses dubitatives, mêmes absurdes, choisies pour leurs complémentarités avec la conclusion égoïste désirée que les êtres non-humains ne sont pas moralement pertinents, mais le statut de « choses » est le plus classique et le plus populaire, aussi implicitement qu’explicitement, lorsque les partisans de l’exploitation animale démarrent de leurs conclusion assumée jusqu’à leur « excuse ».

Pourquoi est-ce que les gens s’accrochent parfois à de telles distorsions de la réalité comme le fait que les êtres non-humains soient des « choses » ? Pourquoi certains d’entre nous ignorent de manière flagrante l’évidence de la sentience et de la valeur morale ? Je pense qu’une partie de la raison peut être décrite comme un forme extrême de la doctrine de William James appelée La volonté de croire. “La volonté de croire” est dérivée du pragmatisme de James par lequel la norme épistémologique de la vérité d’une croyance, lorsque nous n’avons pas de preuve, est mesurée selon notre gain à maintenir cette croyance comme vraie.  Si c’est notre norme de vérité alors, selon le pragmatisme de James, nous pouvons ignorer un manque de preuve par rapport à notre croyance qui nous arrange et nous « allons » nous tenir à cette croyance. Les partisans de l’exploitation animale poussent « la volonté de croire » de James plus loin que James en ignorant les preuves contradictoires relatives à une croyance qui nous arrange. De quelle manière nous sommes prêts à ignorer les preuves empiriques contradictoires, comme les similarités moralement pertinentes des êtres humains et non-humains, ou la similarité entre chiens et cochons, pour maintenir une croyance qui nous arrange personnellement est une assez bonne mesure de la radicalité de notre malhonnêteté. [1]

L’honnêteté intellectuelle est ce qui a, et ce qui nous mènera vers plus de justice sociale et de progrès moral dans le monde, peu importe si les victimes de l’injustice sont des êtres humains ou non-humains. Si les partisans de l’exploitation animale adoptaient l’honnêteté intellectuelle en se plaçant dans la position inévitable et peu enviable d’être amené au monde comme être non-humain soumis  aux caprices cruels et exploitants des humains, sans aucune faute de leur part et réfléchissaient depuis ce postulat, appliquant une version honnête de la Règle d’Or et laissant les conclusions résulter de postulats intellectuellement honnêtes au lieu d’arriver à des excuses bidonnes résultant de conclusions préconçues, alors beaucoup de partisans de l’exploitation animale changeraient d’avis, deviendraient vegan, et se situeraient sur un terrain moral et épistémologique solide.

Donc il n’est pas difficile de voir le monde depuis le point de vue du partisan de l’exploitation animale, ou du point de vue du criminel violent, ou du point de vue du tyran. Tout ce que nous devons faire est placer notre propre intérêt au centre de notre critère pour « déterminer » la vérité et la réalité en opposition à  l’exclusion de l’intérêt des autres, aux preuves contradictoires, à l’honnêteté intellectuelle, et nous arrivons à l’essence du point de vue des partisans de l’exploitation.

[1] J’ai édité cet essai le mercredi 14 novembre 2007, par rapport à une déformation des vue de William James dans l’essai original remarquée par un lecteur inquiet. L’édition est expliquée de manière plus complète dans le prochain essai, également daté du 14 novembre 2007. Je m’excuse pour l’erreur.


Dan Cudahy


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