(Traduction de l'essai de Dan Cudahy, avec son accord, "What is wrong with vegetarianism")
Dan Cudahy
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Pour quelques photos de l'industrie laitière (pas de gore, pas de sang), visitez ce site
Qu’est-ce qui ne va pas avec le végétarisme ?
Le
mot « végétarien » fut introduit durant la moitié du 19e
siècle. Depuis lors, il décrit une personne qui exclut la chair des mammifères,
oiseaux et poissons de son régime alimentaire, mais inclut d’autres produits
provenant des mammifères et oiseaux ; plus particulièrement le lait
maternel des vaches et les œufs de poules. Dans cet essai, quand j’utiliserai
le mot « végétarien » ou « végétarisme », je parlerai d’une
personne (ou pratique) qui inclut des produits laitiers et des œufs dans son
régime alimentaire.
Par
contraste avec les végétariens, les vegans excluent tous les produits animaux
de leur régime alimentaire. En plus, les vegans n’utilisent pas d’animaux comme
ressource ou marchandises (par ex. : ils n’exploitent pas les animaux)
pour quelque raison que ce soit (habillement, divertissement, ou par profit ou
gain de quelque manière que ce soit (peu importe si c’est
« humain »). Essentiellement, les vegans laissent les animaux
tranquilles, excepté quand il s’agit de sauvetage de victimes de l’agriculture
animale, de l’industrie des « animaux de compagnie », et autres
formes d’exploitation qui leur sont imposées par les hommes.
Les problèmes moraux du végétarisme.
Beaucoup
de personnes sont végétariennes par raisons éthiques. Elles sont contre le
traitement qu’on inflige aux animaux dans l’agriculture ou contre leur abattage
intentionnel, ou les deux. Paradoxalement, malgré leurs objections au
traitement ou à l’abattage intentionnel des animaux, elles continuent de
consommer des produits laitiers et œufs, qui, comme nous le verront plus bas, contribuent
certainement plus à la souffrance et sans doute tout autant à l’abattage
intentionnel des animaux que la consommation de produits carnés. En fait, dans
la mesure où un végétarien remplace les calories de la viande par les calories
des produits laitiers et œufs, le végétarien a augmenté son ou sa contribution
à la souffrance animale.
Les œufs « plein air »
Considérons
la vie des poules vivant en « plein air ». Les producteurs d’œufs
« plein air » achètent généralement des poules pondeuses des mêmes
couvoirs que les producteurs d’œufs traditionnels. La moitié des poussins nés
dans les couvoirs sont des mâles dont on « se sépare » souvent de
manière cruelle, cela inclut d’être jetés vivants dans des machines qui broient
leurs corps ou dans des sacs poubelles et/ou de grandes bennes à ordure où soit
ils meurent de faim soit suffoquent jusqu’à ce que mort s’en suive. En outre,
puisque les « poules pondeuses » ne sont plus assez productives après
2 ans, elles sont envoyées à l’abattoir à ce moment-là. L’industrie des œufs
« plein air » s’appuie fortement sur une routine d’abattage en masse
d’animaux pour être économiquement viable.
La
vie des poules pondeuses « plein air » avant leur abattage est
généralement un enfer sur terre. Le label « plein air » veut
seulement dire que les oiseaux peuvent avoir certains accès à l’extérieur, même
si c’est une fraction minuscule de l’espace du grand hangar dans lequel ils
vivent. A cause de la surpopulation intense dans ces hangars, et parce que les
oiseaux sont des animaux sociaux qui ont littéralement un ordre hiérarchique,
leurs becs sensibles sont tranchés à l’aide d’une lame ébouillantée (pour
cautériser le flux sanguin) afin qu’ils ne puissent pas se blesser en essayant
d’établir un ordre hiérarchique impossible dans de telles conditions de
surpopulation.
Les
conditions de vie dans un établissement « plein air » classique
incluent de la crasse avec des sols remplis d’excréments sur lesquels les
poules vivent ainsi qu’une qualité de l’air extrêmement mauvaise à cause du
manque de ventilation.
Au-delà
de ces conditions de vie difficiles, les poules ont été génétiquement
manipulées pour être extrêmement productives dans la ponte d’œufs, ce qui a
pour résultat qu’elles sont en moins bonne santé que les poules
traditionnelles. Leur santé fragile est largement due au fait que les poules
qui ne sont pas exploitées mangent la plupart de leurs œufs (dans des
conditions naturelles, seule une petite portion des œufs arrivent à l’éclosion)
afin de récupérer les nutriments qu’elles perdent dans les œufs qu’elles
produisent. Quand on leur prend leurs œufs, elles perdent alors cette
possibilité. Génétiquement modifiées, les poules pondeuses intensives perdent
encore plus de nutriments et finissent en pire santé car elles produisent plus
d’œufs pour les humains que les poules traditionnelles.
La
production d’œuf des poules est à son sommet lorsqu’elles ont plus ou moins 7
mois et diminue nettement à plus ou moins 15 mois. Pour obtenir 6 mois
supplémentaires de ponte, les producteurs « plein air » vont alors
utiliser une pratique appelée « mue forcée » pour imiter les
conditions d’une transition hiver-printemps. Durant la « mue
forcée », on affame les poules durant plusieurs jours (jusqu’à 14 jours)
et on estompe la lumière dans les hangars. Les poules peuvent perdre jusqu’à
30% de leur poids durant ce processus de famine et certaines poules plus
faibles –déjà en malnutrition de pas pouvoir consommer leurs propres œufs-
finissent par mourir. Plusieurs semaines après la fin de la « mue
forcée », la production retourne à un niveau normal.
Après
que les poules « plein air » soient « usées », condition
dans laquelle elles ne peuvent plus produire d’œufs à un rythme économiquement
viable et lorsque leur santé s’est considérablement détériorée à cause des
conditions de vie misérables et à l’impossibilité de récupérer leurs
nutriments, elles sont transportées à l’abattoir. Le transport et l’abattage
peuvent tous les deux être la pire cruauté que les poules aient jamais connues.
Elles sont très fragiles, de même que leurs os, du fait d’avoir tant donné sans
pouvoir récupérer. Quand on les manipule brutalement pour le transport et
l’abattage, leurs os se brisent souvent. Par ailleurs, les poules pondeuses ne
sont généralement pas utilisées pour la consommation humaine ; leur viande
est souvent de très pauvre qualité à cause de leur mauvaise santé.
Les
poules « plein air » finissent dans les mêmes abattoirs que tout
autre poulet où elles sont souvent torturées intentionnellement, jetées contre
les murs ou piétinées, par des travailleurs frustrés par les mauvaises
conditions de travail et le salaire trop bas. Même si les poules « plein
air » ne sont pas intentionnellement torturées, certaines résistent au
bain électrique « étourdissant » et à l’égorgeur (en tentant de se
débattre attachées par des fers la tête en bas) et à la place sont
ébouillantées vivant dans le réservoir dé-plumeur (échaudage).
La
production d’œufs commercialement viable, peu importe le label (« plein
air », « au sol », ou « bio »), est extrêmement
cruelle envers les poules. Comme mentionné plus haut, les poules qui ne sont
pas exploitées mangent la plupart de leurs œufs comme moyen naturel de
récupérer la plupart des nutriments qu’elles perdent par la ponte. Même si on
imaginait les meilleures conditions imaginables, comme un sanctuaire ou dans la
nature, prendre leurs œufs est mauvais pour leur santé et c’est de
l’exploitation. Quand on additionne les conditions de vie extrêmement cruelles
que les poules pondeuses endurent à l’abattage de masse qui est requis pour que
la production reste économiquement viable, la consommation d’œufs n’a tout
simplement aucun sens pour toute personne concernée par le traitement ou
l’abattage des animaux.[1]
Le lait « bio »
Tous
comme les humains et autres mammifères, les vaches doivent être enceinte pour
produire du lait. Les vaches laitières « bio » sont ainsi maintes
fois inséminées, la plupart du temps à l’aide d’une machine appelée
« support à viol », soit artificiellement soit par un taureau. Les
vaches devraient normalement vivre 20 ans, mais à cause de la réalité
économique des industries laitières « bio », elles sont généralement
abattues après 5 ans lorsqu’elles perdent la capacité de produire des quantités
de lait économiquement viable. Pendant cette courte vie de 5 ans, elles sont
enceintes plus ou moins 9 mois sur 18 à 24 et donnent naissance à un veau 2 ou
3 fois. Certains veaux femelles finiront par remplacer leur mère et grand-mère
comme vache laitière. Cependant, la plupart des veaux des producteurs laitiers
« bio » sont enlevés à leurs mères –qui souvent pleurent
intensivement leur perte- et vendus à l’industrie du veau. Bien qu’on permette
à certaines vaches laitières « bio » de paître une partie de l’année,
beaucoup de vaches « bio » ne voient jamais la lumière du soleil
avant d’être transportées à l’abattoir.
Tout
comme les poules pondeuses « plein air », les vaches
« bio » et leurs veaux sont transportées et abattues de la même
manière que tout autre vache ou bœuf. Souvent, elles sont confinées des jours
de transport dans un semi-remorque, et parfois dans des conditions climatiques
extrêmement chaudes ou froides. Parce qu’elles sont épuisées d’avoir tellement
produit de lait et du aux manipulations génétiques visant à maximiser cette
production, elles sont souvent bien plus faibles que les « bœufs
d’élevage » lorsqu’elles arrivent à l’abattoir. En effet, la plupart des
« infirmes » - vaches trop faibles pour même marcher – sont des
vaches laitières, dont des vaches laitières « bio ». Lorsqu’elles
arrivent à l’abattoir, les « infirmes » sont souvent cruellement
aiguillonnées à l’aide d’outils électriques et/ou transportées à l’aide de
bulldozers vers l’abattage, comme on l’a vu plus tôt cette année à la
télévision nationale dans des reportages d’infiltration fournis par l’HSUS.
L’abattage
peut être une expérience horrible inimaginable et terrifiante. Bien que les
vaches et bœufs soient supposés être « étourdis » à l’aide d’un
pistolet à vis dans le crâne, cela peut être difficile à réussir pour
l’ouvrier, surtout avec le rythme rapide auquel les animaux arrivent. Cela peut
avoir comme conséquence des animaux complètement conscients lorsqu’ils sont
enchaînés, hissés la tête en bas, et égorgés. Du fait que les vaches et les
bœufs qui n’ont pas été correctement étourdis se débattent lorsqu’ils arrivent
à la partie égorgement, les ouvriers ratent parfois l’égorgement ou la taillade
n’est pas suffisante pour les tuer. A cause de la pression de la production
pour garder le rythme, ces vaches et bœufs arriveront parfois en vie à la
dépeceuse.
La
production de lait bio économiquement viable, peu importe le label, est
extrêmement cruelle pour les vaches et les veaux et requiert un abattage de
masse. Les vaches laitières « bio » sont physiquement et
psychologiquement détruites au moment d’arriver à l’abattoir, ce qui peut en
soi être une histoire d’horreur inimaginable. Consommer des produits laitiers
« bio » -lait, fromage, glace, fromage à la crème, crème- n’a tout
simplement aucun sens pour toute personne concernée par le traitement et
l’abattage des animaux.
L’immoralité de l’institution de l’exploitation animale.
L’exploitation
animale, parce qu’elle exploite les animaux comme propriété, est de
l’esclavagisme pur et simple. Les exploitants d’animaux possèdent et contrôlent
totalement les animaux en tant que propriétés, ressources, et produits et toute
« restriction » sur le comportement du propriétaire du bien sont
uniquement là pour l’exploitation efficace des animaux en tant que marchandises.
Nous n’approuvons pas l’esclavagisme humain, peu importe si un esclavagiste
traite son ou ses esclaves « humainement » ou
« gentiment ». Nous rejetons l’institution de l’esclavagisme sous
toutes ses formes parce que l’institution en soi est immorale. L’institution en
soi est immorale parce qu’elle réduit systématiquement et forcément ses sujets
à de simples objets existant uniquement pour satisfaire les fins de
quelqu’un ; n’accorde aucune protection aux exploités excepté ce qui est
jugé nécessaire pour une exploitation efficace des marchandises ; et
réduit forcément des êtres sentients avec des vies émotives, des désirs, et
aversions à un statut de choses – comme s’ils étaient des brocolis insensibles,
du maïs, des rochers ou des arbres.
L’institution
de l’exploitation animale (ex : l’esclavagisme) est un angle mort moral
dans notre culture, tout comme l’esclavagisme humain l’était il y a 160 ans en
Amérique. Nous devons examiner et questionner nos préjugés culturels tout comme
les américains au 19e siècle devaient examiner les leurs.
Si
nous sommes moralement opposés à l’institution de l’exploitation animale et la
cruauté et injustice flagrante qui en découlent forcément, comme toute personne
décente consciente des faits inclus dans cet essai devrait l’être (sans
mentionner les faits d’autre exploitation qui n’ont pas été évoqués ici), notre
base morale doit être le veganisme.
[1]
Pour en savoir plus sur les poules pondeuses plein air « usées »,
rendez-vous sur le site de Peaceful Prairie Sanctuary : le visage de l’exploitation
plein-air.
Dan Cudahy
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Pour quelques photos de l'industrie laitière (pas de gore, pas de sang), visitez ce site
Merci pour cette traduction.
RépondreSupprimerPar contre,j'arrive peut-être comme un cheveu dans la soupe, mais je pense que le mot anglais "prejudice" se traduit par "préjugé",qui irait mieux dans cette phrase : "Nous devons examiner et questionner nos préjudices culturels tous comme les américains au 19e siècle devaient examiner leurs préjudices culturels."
Non, merci à toi. Je corrige.
RépondreSupprimerBon, le verdict est sans appel, je vais continuer de m'informer sur comment subvenir à l'ensemble de mes besoins nutritionnels sans produits dérivés...
RépondreSupprimerSi ca t'intéresse, voici quelques guides pour débuter.
Supprimerhttp://users.skynet.be/kwaice/veg/nutritionvegetale.pdf
http://users.skynet.be/kwaice/veg/Guidealimentairevegetalien.pdf
http://users.skynet.be/kwaice/veg/kitvegesdebutants.pdf