samedi 14 janvier 2012

[Traduction] Spécisme et véganisme: transcendant la politique et la religion.


J’ai écrit cet article avec Angel Flinn, qui est directrice d'éducation pour Gentle World —une communauté d’intention végane et organisation à but non lucratif dont l’objectif est d’aider à construire une société plus paisible, en éduquant le public par rapport aux raisons de devenir vegan, les bénéfices du véganisme, et comment faire la transition..

Cet article fut publié initialement le 10 novembre 2011 sur Care2.

-Dan Cudahy, auteur de Unpopular Vegan Essays
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Bien que cela puisse être une surprise pour certains, on trouve des vegans éthiques de toute tendance politique et dans toutes les grandes religions. Le véganisme transcende la politique et la religion car il est basé sur la simple question du rejet d’une forme particulière de préjugé : le spécisme.

Le spécisme, le racisme, le sexisme, et autres préjugés reposent sur un critère moralement impertinent (dans ce cas-ci, l’espèce) comme base pour nier les intérêts d’individus appartenant à un ‘groupe’ différent, même si ces intérêts sont plus significatifs que les nôtres. A ce titre, le spécisme est simplement une forme différente du même mal sous-jacent à la fondation de tous les préjugés. Sur quel critère moralement impertinent nous basons notre préjugé n’a pas vraiment d’importance – le sexe, la race, la couleur de peau, l’âge, l’orientation sexuelle, l’espèce – il est éthiquement immoral d’utiliser un tel critère arbitraire pour nier les droits des autres.

Malgré l’évolution culturelle qui a éloigné l’humanité de la mentalité ‘tuer ou être tué’ des temps préhistoriques, le monde aujourd’hui reste profondément spéciste. Le préjugé extrême de notre spécisme culturel va bien plus loin que le mépris du droit d’un individu à éviter la persécution. Il s’étend jusqu’à l’indifférence absolue du droit à être libre de l’emprisonnement injuste, du tourment mental et émotionnel, de la violence physique extrême sous forme de mutilations et l’infliction de blessure et mort. Possédés en tant que biens de propriété, sans aucune loi pour protéger leurs droits les plus fondamentaux, ceux qui ne sont pas humains sont condamnés à une vie sans protection contre l’oppression brutale et incessante de ceux qui contrôlent leur monde : Nous.

L’exploitation animale est parfaitement légale et socialement acceptable partout dans le monde, malgré l’émergence d’alternatives satisfaisantes à quasiment toutes les utilisations (sans mentionner celles encore à développer, une fois que notre société rejettera nos pratiques spécistes actuelles). Bien qu’il y ait un mouvement grandissant attirant l’attention sur les nombreuses violations brutales de droits régulièrement perpétrées contre les non-humains utilisés pour le profit humain, nous continuons à confiner, blesser et tuer des animaux de tout genre, maintenant des pratiques abusives dispensables, vétustes, pour la production de nourriture, la recherche, la mode, et même le divertissement.

La nature omniprésente de ce préjugé culturel extrême explique pourquoi le spécisme (et la réponse morale appropriée au problème : le véganisme) n'est pas lié à la tendance politique. Bien que les mouvements de justice sociale proviennent généralement de la gauche, il y a des conservateurs politiques qui ont des principes vegan, alors que certains de gauche, malheureusement, continuent de se moquer des questions de droits des animaux. En fait, il est remarquable que la grande majorité de ceux politiquement à gauche choisissent de rester mal informés et d’ignorer délibérément ces questions flagrantes de justice, ce qui inclut leur propre participation dans des pratiques qui seraient justement abhorrées par quiconque en contact avec sa conscience.

Comme c’est le cas en politique, il en est de même pour la religion. Les chrétiens étaient fortement divisés sur la question des esclaves humains en Amérique avant la guerre civile, les partisans de l’esclavagisme utilisant des passages de la bible pour défendre leur droit ‘divin’ de posséder des esclaves. Les opposants à l’esclavagisme citaient d’autres passages de la bible pour faire remarquer que l’esclavagisme était condamné par dieu. Et il en est de même pour les droits des animaux aujourd’hui. Ceux des deux côtés du problème utilisent des passages de textes religieux soit pour justifier l’abattage dispensable, ou pour valider l’éthique végane de non-violence.

Les religions asiatiques n’y font pas exception. Beaucoup des bouddhistes d’aujourd’hui tentent de justifier l’utilisation d’animaux, l’abattage dispensable et le spécisme en pointant les failles dans les diverses écritures contradictoires de l’enseignement de Buddha de la compassion universelle pour tous les êtres sentients. D’autres bouddhistes choisissent plutôt de pratiquer et promouvoir le véganisme comme la réponse rationnelle à l’enseignement bouddhiste de la non-violence. Vraisemblablement, étant été libérés de leur propre spécisme, les bouddhistes vegans sont capables de voir au-delà de telles rationalisations préjugées, et reconnaissent l’autorité supérieure dans la vérité que Bouddha essayait apparemment de transmettre à ses élèves.

(En d’autres mots, si le Bouddha n’était pas un vegan, comme le déclarent certaines personnes, alors il ne vivait pas selon ses propres enseignements, ce qui indique très clairement que le respect de la vie sentiente est un principe fondamental d’une existence spirituelle.)

Dans tous les cas, il est clair que la politique et la religion sont sans rapport avec le rejet de notre préjugé commun contre les autres êtres sentients. Peu importe si on est conservateur, libéral, gauchiste, juif, chrétien, bouddhiste, athée, ou tombons dans toute autre catégorie, nous avons le choix de reconnaître et de rejeter le spécisme culturel sous-jacent que nous avons tous été conditionnés à accepter.

En fait, on pourrait dire qu’une prise de conscience profonde des droits essentiels et besoins de tous les êtres sentients est le terrain d’entente que chacun d’entre nous partage. Malgré nos nombreuses différences et divergences, sous la religion, la politique, la vision du monde, les intérêts, les personnalités, l’apparence, la taille, le sexe, la couleur et même l’espèce, sous tout cela, chacun d’entre nous est composé de chair et de sang. Ou, comme le Bouddha lui-même l’aurait enseigné :

«  Tous les êtres tremblent devant la violence. Tous craignent la mort. Tous aiment la vie. Voyez-vous à travers les autres. Alors qui pouvez-vous blesser ? Quel mal pouvez-vous faire ? »

Dan Cudahy,
Angel Flinn.

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