mardi 6 mars 2012

[Traduction] Mythes populaires par rapport à l'abolitionnisme démystifiés.

(Traduction de l'article de Rob Johnson et Professeur Corey Lee Wrenn, "Popular myths about abolitionism debunked", paru dans le 3e numéro de The Abolitionist)
Les fausses idées par rapport à l’abolitionnisme sont abondantes et méritent d’être appréhendées de manière critique ; cependant, ces discussions se concentrent principalement sur le véganisme, la réalité de l’utilisation des animaux non-humains, et l’importance des droits. Vu que l’approche abolitionniste croît en popularité, elle a remis en question les idéologies dominantes dans le mouvement des droits des animaux non-humains. Par conséquence, beaucoup de vegans perpétuent des contre-vérités par rapport à l’abolitionnisme justifiant une brève réponse de clarification.



« Une société plus aimable peut créer une société plus sensible au véganisme »

Certaines personnes clament que les réformes de bien-être aident à créer une société « plus aimable » et donc nous rapprochent plus du véganisme. Pourtant, on oublie de réaliser que l’utilisation des animaux non-humains est intrinsèquement violente et qu’aucune quantité de réforme ne peut significativement compenser cette réalité. La violence inhérente de l’exploitation est en réalité une barrière importante à l’accroissement de l’ « amabilité ». Par exemple, une étude récente a montré que la présence d’un abattoir dans une communauté est liée à une augmentation de crimes brutaux. (1)


D’un autre côté, les propriétaires d’exploitations moins intensives pourraient penser être parfaitement aimables malgré le fait qu’ils bâtissent un moyen de subsistance basé sur l’exploitation systématique d’animaux non-humains. Beaucoup de fermiers se décrivent comme bénévoles et croient qu’ils veillent aux meilleurs intérêts de leurs propriétés non-humaines. Ils pensent avoir un bon élevage et un gardiennage responsable. En réalité, l’histoire dispose de nombreux exemples de personnes pourtant aimables agissant de concert pour faire des choses atroces. Par exemple, la politique d’aide étrangère américaine a en réalité exacerbé l’inégalité globale et favorisé la dépendance du tiers-monde et l’ethnocentrisme. L’amabilité ne détruit pas nécessairement le capitalisme, elle n’éradique pas la pauvreté, et elle ne remet pas vraiment en question le spécisme. Le changement significatif provient de la promotion d’un changement de compréhension et de paradigme ; pas en augmentant le « facteur d’amabilité » subjectif et impossible à mesurer.


La plupart des gens sont d’accord avec le fait que les non-humains ont un intérêt à éviter la souffrance inutile ; en effet, beaucoup de personnes se considèrent comme des « amoureux des animaux ». Cependant, les normes sociales obscurcissent l’inconsistance de nos croyances et attitudes. Nous avons besoin d’un changement significatif de paradigme qui élimine l’inconsistance entre nos préoccupations pour les animaux non-humains et l’utilisation continue inutile qu’on fait d’eux. Une société ‘plus aimable’ sera tout aussi ignorante par rapport aux intérêts des animaux non-humains sans un tel changement de paradigme.


“L’abolitionnisme est fondamentaliste”


Beaucoup cataloguent l’abolitionnisme comme étant fondamentaliste, mais ce n’est pas nécessairement négatif. Dans de nombreux cas d’immoralité, une opposition fondamentale est nécessaire. Nous ne sommes par exemple pas dans l’erreur en ayant la position que le viol ou le meurtre sont fondamentalement immoraux, l’abolitionnisme n’est pas dans l’erreur en ayant la position que l’utilisation d’animaux non-humains est fondamentalement immorale. En effet, une question morale où on ne trouve pas de réponse fondamentalement juste est une rareté.


“Les campagnes ciblées peuvent fonctionner et aider l’éducation végane.”


Il est utile de clarifier la différence entre les problèmes uniques et les campagnes ciblées. Les problèmes uniques impliquent de tirer parti d’un problème particulier, souvent populaire, afin d’aborder la question plus fondamentale du véganisme et de l’abolition. Un exemple est la fameuse lettre de Gary Francione au Philadelphia Daily News qui utilisa l’intérêt du public pour le cas de combats de chien organisés par Michael Vick, afin d’attirer l’attention sur l’utilisation sociétale problématique des animaux non-humains dans son entièreté (2). Les campagnes ciblées, cependant, entraînent une implication continue par rapport à un problème unique qui aborde rarement, si jamais, le problème de fond de l’utilisation des animaux non-humains. Un exemple est la campagne de VIVA! pour protéger les kangourous. VIVA! nous demande de les aider dans leur croisade visant à interdire les produits provenant du kangourou dans l’Union Européenne, mais n’aborde pas le système d’oppression subjuguant les kangourous et tous les autres animaux non-humains. Et on ne trouve aucune mention du véganisme, partie intégrante d’un changement sérieux et durable pour les non-humains. Les abolitionnistes sont d’accord qu’utiliser un problème unique peut être utile pour attirer l’attention et initier une discussion importante, mais les abolitionnistes considèrent la fixation sur un type d’exploitation sans une application explicite, continue, de considération égale envers tous les non-humains comme extrêmement problématique.


Certains déclarent que les campagnes ciblées conservent une utilité car elles pourraient « accrocher » les gens par rapport au véganisme. Elles sont, c’est déclaré, destinées à « accrocher » les gens qui font preuve d’empathie envers le problème et à leur demander de seulement continuer à être contre ce problème unique. Les campagnes ciblées visent également ceux sans véritable intérêt pour la question qui sont donc plus faciles à persuader. On peut voir des exemples dans les campagnes pour bannir la fourrure, mettre fin à la chasse au phoque, et abolir les calèches. Ces campagnes ont tendance à choisir des problèmes qui sont facilement soutenus et se concentrent sur des non-humains qui sont relativement populaires ou « mignons ». Elles visent des problèmes qui sont arbitrairement définis comme significatifs, ignorant généralement les problèmes plus vastes, plus intègres. En faisant cela, elles perpétuent l’idée que les problèmes plus vastes (ex, l’utilisation des animaux non-humains) doivent être ignorés, et que les symptômes (ex : cas spécifiques de l’exploitation des animaux non-humains) sont ce sur quoi nous devons focaliser notre attention.


Cependant, nous pouvons facilement utiliser des problèmes uniques pour interpeler les gens sans avoir à subir les problèmes fatals des campagnes ciblées. Les éducateurs abolitionnistes peuvent initier une discussion démarrant sur la fourrure et immédiatement relier ce problème unique à la solution du véganisme plutôt qu’à la solution de ce problème/campagne unique. Sans un lien au véganisme, se concentrer sur un problème unique ne réussira pas à créer un changement significatif ou durable, car cela n’abordera pas le problème des fondations structurelles qui perpétuent ces problèmes uniques. De manière similaire, une promotion de ces campagnes implique une promotion de l’idée que l’utilisation animale en soi n’est pas problématique et qu’un changement de paradigme n’est pas la réponse souhaitée. Cela renforce l’idéologie maintenant que le véganisme n’est pas nécessaire, donc elles ne peuvent pas être vues comme une approche travaillant main dans la main avec l’éducation végane. Elles se sapent mutuellement.


“Division, division, division…”


Si vous militez pour les intérêts des animaux non-humains (qui n’ont pas droit à la parole dans le débat) et pensez qu’une approche qui déclare que « tout plaidoyer aide » leur fait du tort, alors la réponse nécessaire est de causer une division. La division est nécessaire pour mettre une limite entre l’approche viciée et l’approche plus appropriée. Ici, la nouvelle faction grandit avec un regain d’intérêt qui s’oppose au cadre d’action précédemment accepté. Par exemple, les vegans sont sources de division dans la société : ils veulent détruire les normes sociales unifiées qui ferment les yeux sur notre utilisation des animaux non-humains et les rediriger vers celles qui accordent un respect égal aux non-humains. De manière similaire, les abolitionnistes sont sources de division car ils veulent détruire les normes sociales unifiées des réformes de bien-être et de campagnes ciblées. Ces deux formes de division sont vitales si nous voulons aider les animaux non-humains. Critiquer les vegans et les abolitionnistes précisément parce qu’ils sont ‘sources de division’ ne remet pas en cause le spécisme, car cela maintient intacte la hiérarchie humaine sur les non-humains. L’union n’est pas une option si c’est avec une approche connue pour faire des dégâts aux autres.


“L’éducation végane est une approche tout-ou-rien ”


Une raison importante pour laquelle beaucoup de militants se concentrent sur les réformes de bien-être est parce qu’ils assument que cela apporte une avancée incrémentale vers l’abolition de l’utilisation des animaux non-humains. Les recherches inlassables de Gary Francione sur le welfarisme, cependant, ne trouvent aucun fondement appuyant cette affirmation. Par exemple, le welfarisme rend en réalité les gens plus à l’aise par rapport à l’utilisation des animaux non-humains. Donc, le welfarisme a plus de chance d’augmenter, ou au moins de renforcer notre utilisation des non-humains. L’éducation végane apporte un véritable mouvement incrémental vers l’abolition. Le véganisme crée un changement sociétal graduel en déplaçant les gens de la complaisance de l’utilisation des animaux non-humains vers son rejet. L’augmentation graduelle du nombre de vegans est la seule action qui constituerait une véritable avancée incrémentale vers l’abolition de l’utilisation des animaux non-humains.


“On ne peut pas être certain de ce qui fonctionne, donc parfois on devrait choisir le welfarisme”


Peut-être le plus grand mythe sous-entendant l’opposition actuelle à l’abolitionnisme est l’idée que l’abolitionnisme est juste une opinion, donc on ne peut pas être certain que cela fonctionnera. Le changement social ressemble souvent à une boule de neige, gagnant force et vitesse à mesure qu’elle progresse et grandit. Le welfarisme promeut la consommation de produits d’animaux non-humains et ignore largement l’importance du véganisme, bloquant ainsi l’élan dont le véganisme a besoin pour grandir. De manière similaire, les campagnes ciblées ne contribuent en rien à l’élan nécessaire. C’est parce qu’elles différencient arbitrairement une utilisation par rapport à d’autres, dépeignant certaines utilisations d’animaux non-humains comme étant « mauvaises » alors que les autres sont soulignées comme étant plus souhaitables ou carrément ignorées. Cette différenciation est une caractéristique nécessaire d’une campagne recueillant un soutient non-vegan.


Les critiques protestent que nous ne savons pas ce qui fonctionnera, donc nous devons garder un esprit ouvert à toutes les théories et tactiques. Cependant, comme nous l’avons vu, on trouve certains obstacles structurels au changement social. Le welfarisme et militantisme de campagnes ciblées a échoué par le passé et il est peu probable qu’il réussisse dans l’avenir. Ce sont des problèmes structurels, nous savons qu’ils existent. Nous savons ce qui ne fonctionne pas.


L’éducation végane se présente comme un moyen approprié, car elle vise à saper le spécisme ainsi que le rejet de la consommation d’animaux non-humains. Elle est compatible avec le changement social que nous cherchons à atteindre. Nous savons que le véganisme est compatible avec l’abolition de l’utilisation des animaux non-humains, alors pourquoi ne pas donner à l’éducation végane et au discours de libération le soutien dont elle a besoin pour prospérer ?


“Les abolitionnistes pensent qu’il est acceptable que les animaux non-humains souffrent maintenant ”


Parce qu’on pense que les réformes de bien-être ont un impact immédiat dans la réduction de la souffrance des non-humains et parce que l’abolitionnisme s’oppose aux réformes de bien-être, on imagine que les abolitionnistes soutiennent la souffrance continue des non-humains. Rien ne peut être plus éloigné de la réalité. En effet, l’abolitionnisme reconnait que les réformes de bien-être ne rendent pas seulement les gens plus à l’aise par rapport à la consommation de non-humains, mais qu’elles augmentent également la productivité et l’efficacité. Des cages légèrement plus grandes et des méthodes d’étourdissement plus efficaces ne réduisent pas significativement la souffrance d’un individu qui a été exploité pendant l’entièreté de sa vie. Il n’y a aucune raison de supposer qu’un individu gagnerait quoi que ce soit par rapport à une réduction si infime de souffrance dans le grand schéma d’une institution si horrible. Francione utilise souvent l’analogie du rembourrage du siège de torture. Est-ce que cela réduit la souffrance ? Peut-être un petit peu. Est-ce une amélioration significative ? Non. Est-ce que cette réforme pose une remise en question du système que nous visons  à abolir ? Absolument pas.


Vu cette réalité, on ne devrait pas être surpris que les abolitionnistes s’opposent aux efforts welfaristes. Le militantisme welfariste en réalité ne réduit pas la souffrance des animaux non-humains d’une quelconque manière significative. En outre, ces efforts dilapident les précieuses petites ressources et créent l’illusion qu’on s’occupe des intérêts des animaux non-humains. Le welfarisme, donc, ne fait rien pour aider les animaux « là maintenant » mais exacerbe en réalité leurs souffrances. Précisément car nous voulons aider les non-humains « là maintenant », les abolitionnistes s’opposent aux réformes contreproductives et se concentrent à la place sur le véganisme. Le véganisme aide les animaux ‘maintenant’ en réduisant la demande et en créant un changement idéologique indispensable.


“Les abolitionnistes promeuvent un paradoxe – que les gens sont assez intelligents pour voir au-delà du welfarisme, mais assez stupides par rapport au fait que le welfarisme soit la norme sociétale.”


On a critiqué l’abolitionnisme pour avoir eu l’air de présumer que le public est à la fois stupide (se conformant sans esprit critique aux campagnes welfaristes) et intelligent (il peut voir au-delà des campagnes de bien-être et reconnaître que le véganisme et l’abolition de l’utilisation des animaux non-humains sont nécessaires).


Cette dichotomie n’est pas tout à fait exacte. Prenons l’élevage intensif par exemple : on peut dire que la majorité du public est d’accord avec le fait que l’élevage intensif soit problématique, vu les sondages d’opinion publique et les critiques régulières des médias. A de nombreux égards, cela est l’une des campagnes welfaristes les plus réussies qui ait jamais été lancée. Mais cette campagne est menée depuis des dizaines d’années et les ventes de produits d’élevage intensif ne diminuent pas significativement. Pourquoi donc ?


Les campagnes contre l’élevage intensif sont basées sur le dégoût. Elles promeuvent l’horreur et la répugnance de l’élevage intensif pour tenter de convaincre le public de voir cela négativement. Cependant, les organisations welfaristes ne donnent pas de raisons convaincantes pour le boycotter. Donc sur le plan social, les gens déclarent être contre l’élevage intensif, mais ils ne cherchent pas plus que cela à éviter d’acheter des produits d’élevage intensif vu qu’on ne leur a pas donné de raison pour laquelle ils devraient ressentir plus que du dégout. Le dégout est un outil formidable pour polariser l’opinion sociale, mais n’est pas utile pour construire une compréhension personnelle et donc échoue à toucher la majorité des choix et valeurs personnelles des consommateurs.


Si on présente aux gens un message vegan abolitionniste, clair, il n’y a aucune raison pour qu’ils ne le comprennent pas et l’acceptent avec le temps. Malheureusement, les groupes welfaristes présument que le public serait rebuté par un message vegan fort, donc ils incitent les gens à adopter des mesures médiocres comme le végétarisme ou le réformisme. Et vu que le welfarisme reste l’idéologie dominante dans le mouvement, lorsqu’une personne est exposée pour la première fois aux idées de l’exploitation des non-humains, il est probable qu’elle rencontrera en premier cette idéologie confuse. Donc, les abolitionnistes présument que le public est malin, mais que le public est aveuglé par la contre-idéologie welfariste dominante qui est une idéologie de polarisation sociale plutôt que de compréhension et transformation personnelle.


Comme développé par Francione, un ‘welfariste’ est quelqu’un qui promeut des réformes de bien-être ou autres méthodes de réduction de l’exploitation des animaux non-humains et qui évite de promouvoir le véganisme et l’idéologie de libération. Alternativement, ceux qui promeuvent seulement le véganisme et visent l’abolition de l’exploitation des animaux non-humains sont étiquetés comme ‘abolitionnistes’. En outre, un ‘neo-welfariste’ est quelqu’un qui utilise des tactiques welfaristes dans le but de soit abolir l’utilisation des animaux non-humains ou soit la réduire considérablement plus que ce que vise un welfariste.


Il n’y a rien d’insultant par rapport au terme ‘welfariste’ tout comme les termes ‘abolitionniste’ ou ‘vegan’ ne sont pas dignes d’éloge. Ce sont des descriptions qui qualifient des variations de tactiques et buts dans le mouvement des droits des animaux non-humains. L’injure survient car beaucoup veulent réellement voir l’abolition de l’utilisation des animaux non-humains et donc veulent s’appeler ‘abolitionnistes’ malgré leur implication dans des campagnes de régulation du bien-être. C’est l’équivalent de quelqu’un voulant s’appeler ‘vegan’ juste parce qu’il veut abolir les produits d’animaux non-humains de son régime alimentaire : c’est absurde et pas concret. Les étiquettes et termes associés au mouvement des animaux non-humains se réfèrent à des actions mesurables : ceux qui utilisent des tactiques abolitionnistes et promeuvent le véganisme sont ‘abolitionnistes’ ; ceux qui se concentrent sur des réformes et campagnes ciblées sont ‘welfaristes’ ; et ceux qui s’engagent dans ces dernières mais visent à atteindre le premier, sont ‘neo-welfaristes’. Si les welfaristes et neo-welfaristes se sentent insultés parce qu’ils s’engagent dans un militantisme moralement problématique, soit, mais les termes en soi sont simplement catégoriques.


“L’activisme abolitionniste ne se fait que sur Internet”


Beaucoup d’abolitionnistes dédient une grande partie de leur temps dans l’activisme de terrain, face-à-face. Les abolitionnistes enseignent dans des hautes écoles et universités, sauvent des animaux non-humains, sont volontaires dans des sanctuaires, organisent des présentations de rue et stands d’information, écrivent des éditoriaux, et préparent des repas-partages. Les abolitionnistes utilisent en effet une grande partie de leurs ressources de militantisme pour combattre l’idéologie neo-welfariste. Cela est dû au fait que le militantisme neo-welfariste est vu comme tout aussi préjudiciable aux animaux non-humains que l’idéologie spéciste du grand public. En fait, le neo-welfarisme rend notre progrès vers l’abolition significativement plus difficile. Donc, les abolitionnistes, par nécessité, dédient une bonne partie de leur militantisme à des activités de contre-cadrage.


Qui plus est, l’activisme en ligne a été injustement discrédité. Les forums en ligne permettent un accès considérable à cout réduit. Augmenter le recours social sur internet ne fera que rendre l’activisme en ligne plus important à l’avenir.


“L’abolitionnisme (ou en effet tout mouvement social minoritaire qui contre l’idéologie dominante de manière rationnelle) est un culte.”


L’approche abolitionniste est unique dans le mouvement des droits des animaux non-humains dans le sens où elle fut formulée initialement par un théoricien : Gary Francione. Par contraste, l’approche welfariste fut part de l’idéologie dominante depuis plus de 200 ans et a eu un nombre incalculable de contributions apportées par de nombreux théoriciens. Puisque l’abolitionnisme est nouveau, on ne trouve que très peu de contributions significatives à la théorie que Francione a définie à l’origine (bien que beaucoup se penchent maintenant dessus – comme ce magazine en témoigne). Qui plus est, puisque Francione est relativement actif dans le mouvement, il est capable d’engager les activistes et conseiller les adhérents par rapport à son approche.


Pour finir, l’approche abolitionniste est une théorie rigide. Elle reconnaît qu’en vue d’atteindre l’abolition de l’utilisation des animaux non-humains, nous pouvons seulement accepter des moyens non-violents qui ne compromettent pas notre morale et nos idéaux. L’approche est simple : faire la promotion du véganisme, rester non-violent, et rejeter les tactiques qui compromettent ces valeurs. La simplicité de la théorie et la position sans équivoque envers la non-violence créent une rigidité qui pourrait être (mal) interprétée comme une dévotion sectaire par ceux qui sont investis dans l’idéologie dominante qu’elle menace, mais ce n’est tout simplement pas le cas.

(1) Fitzgerald, A. J., L. Kalof, and T. Dietz.  “Slaughterhouses and Increased Crime Rates:  An Empirical Analysis of the Spillover from ‘The Jungle’ into the Surrounding Community.”  Organization & Environment 22(2):  158-184.
(2) Francione, G. 2009. “Francione: We’re all Michael Vick.” Philadelphia Daily News August 14.


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