J’ai écrit cet article avec Angel Flinn, qui est directrice d'éducation pour Gentle World —une communauté d’intention végane et organisation à but non lucratif dont l’objectif est d’aider à construire une société plus paisible, en éduquant le public par rapport aux raisons de devenir vegan, les bénéfices du véganisme, et comment faire la transition..
Cet article fut publié initialement le 8 juillet 2011 sur Care2.
-Dan Cudahy, auteur de Unpopular Vegan Essays
"Si un homme aspire à une vie juste, il doit commencer par s'abstenir de faire du mal aux animaux.”
Leo Tolstoy
Intellectuellement, la plupart d’entre nous
s’accordent qu’infliger un mal dispensable est injustifié – que les victimes
soient humaines ou pas. Et pourtant, la plupart des mêmes personnes qui
souscrivent à cette croyance sont prêtes à fermer les yeux en regard d’un tel
préjudice lorsqu’elles perçoivent elles-mêmes une sorte d’avantage à cela – que
les bénéfices soient sous forme de nourriture, de possessions, de vanité ou
d’amusement.
Malheureusement, puisque la violence généralisée
envers les animaux sous forme d’ « agriculture », de
« recherche » et même de « divertissement », est acceptée
par la société dominante et ses systèmes légaux, la majorité des gens ont
tendance à refuser de voir cette brutalité pour ce qu’elle est, et de sortir du
conditionnement persuasif qui rend possible ce genre d’atrocités.
Il est vrai que de plus en plus de personnes
commencent à s’exprimer par rapport aux nombreux abus odieux qui se produisent
dans l’industrie animale, et le mouvement pour « améliorer les
conditions » de ces animaux continue de gagner en popularité. Et pourtant,
chacune des horribles pratiques contre lesquelles les militants des animaux
protestent passionnément – confinement intensif, insémination forcée,
séparation de mère et enfant, castration, écornage, débecquage, mulesing, dégriffage,
brûlures à vif, mue forcée – toutes ces horribles procédures, et bien d’autres,
existent parce qu’un nombre toujours croissant de consommateurs humains
continue de créer de la demande pour des produits animaux. Pour une industrie
qui voit des êtres sentients comme des unités économiques – des machines à
engranger l’argent – il est inévitable qu’une telle violence sera considérée
comme un moyen acceptable en vue de fournir des produits qui créent un
bénéfice.
Dans tous les cas, même si chacune des pratiques
mentionnées plus haut étaient abolies, cela resterait immoral et inexcusable
d’utiliser d’autres êtres sentients comme ressources. Dans le monde d’aujourd’hui,
les alternatives véganes sont disponibles pour chaque usage significatif pour
lequel nous utilisons actuellement des animaux*. Un nombre grandissant de
personnes adoptent le véganisme comme solution aux problèmes que nous
expérimentons en tant qu’individus et en tant que société – de nos nombreux
problèmes de santé, à l’urgence environnementale, en passant par le problème de
violence croissante – tous nous faisant craindre pour le futur dans une
certaine mesure.
*NB: Bien que des produits animaux soient utilisés pour certains objets pour lesquels on ne trouve pour l’instant pas d’alternatives de consommation – comme les ordinateurs et les pneus de voiture – il y a des alternatives qui pourraient être facilement utilisées dans leur fabrication.
Au fur et à mesure que ce mouvement pour
l’émancipation animale croit en taille et force, un exemple fort est montré par
les individus qui refusent de prendre quelque part que ce soit à l’oppression
brutale d’innocents dans ce que nous appelons « industrie animale ».
Des hommes et des femmes, partout dans le monde, simplement en vivant en tant
que vegan(e)s, démontrent qu’il n’y a aucune justification morale au mal que
nous infligeons aux animaux.
Certains pourraient tenter de justifier la
consommation de produits animaux pour des raisons de santé. Et pourtant, un
nombre croissant de professionnels de la médecine commencent à réaliser que non
seulement les régimes alimentaires végétaliens sont nutritionnellement
complets, mais qu’ils sont en réalité plus nourrissants et bien moins néfastes
que leurs homologues à base d’animaux. En outre, le public commence à réaliser
que bon nombre des dangers associés au régime alimentaire – maladie du cœur,
cancer, attaques cardiaques, obésité, diabète, et bien d’autres – sont
exacerbés par la consommation de produits animaux, et peuvent en réalité être
évités en adoptant un régime alimentaire vegan.
Selon la plus grande organisation mondiale sur
l’alimentation et des professionnels en nutrition, l’association américaine de
diététique (AAD) :
« ... les alimentations
végétariennes bien conçues (y compris végétaliennes)
sont bonnes pour la santé, adéquates sur le plan nutritionnel
et peuvent être bénéfiques pour la prévention et le traitement de
certaines maladies… Les alimentations végétariennes
bien conçues sont appropriées à tous les âges de la vie, y compris pendant
la grossesse, l’allaitement, la petite enfance, l’enfance
et l’adolescence, ainsi que pour les sportifs. »
En d’autres mots, la position officielle de la –
très conservatrice – AAD est que inclure des produits animaux dans son régime
alimentaire n’est non seulement pas nécessaire, mais peut en réalité être nocif
pour notre santé.
Quid de nos autres utilisations d’animaux ? Le
cuir, la laine, la soie, la fourrure, les produits de toilette, les
cosmétiques, le divertissement, le sport, la grande majorité de notre
expérimentation, tout cela n’est clairement pas nécessaire selon tout concept
cohérent du mot « nécessaire », vu qu’on trouve des alternatives véganes
pour tout cela.
Le véganisme n’est pas une philosophie
marginale : c’est un fondement moral qui est compatible avec les croyances
que la plupart d’entre nous ont déjà. Le véganisme revient simplement à
s’abstenir de participer à l’utilisation dispensable et préjudiciable d’êtres
sentients. Vu que la plupart d’entre nous sont naturellement opposés à la
violence dispensable, devenir et rester vegan n’est pas une question de changer
une quelconque conviction morale. Cela requiert tout simplement de nous que
nous soyons prêts à changer les habitudes que nous avons développées qui nous
empêchent de vivre selon nos principes. Chacun(e) d’entre nous a été
conditionné(e) par la propagande d’une société hautement spéciste, une culture
mondiale qui est extrêmement préjudiciée contre les intérêts de ces animaux qui
n’ont pas eu la chance de venir au monde sur cette planète sous une forme
humaine. Et pourtant, chacun(e) d’entre nous a le pouvoir de se libérer de cet
endoctrinement. Devenir vegan est simplement reconnaître et admettre qui nous
sommes vraiment, c’est l’opportunité de devenir ce que nous serions si personne
ne nous avait appris qu’il est normal de tourner le dos aux besoins et aux
droits de nos frères animaux, qu’il est normal d’ignorer leur douleur si cela
nous apporte du plaisir.
Est-ce que le véganisme est un sacrifice ? Pas
du tout. Au contraire, c’est le choix de chacun des non-vegans qui sacrifie
notre propre bonté intérieure. Une fois que vous prenez la décision de vivre en
accord avec vos valeurs, les récompenses, sous forme d’un corps plus sain, d’un
esprit plus clair, et d’une conscience plus paisible, seront à la fois
profondément apparentes et une source de joie continue.
Et même si le véganisme nous demande d’abandonner
certains de nos plats favoris, vêtements adorés, et habitudes chéries, est-ce
que cela a vraiment de l’importance ? L’institution de l’esclavagisme et
le traitement d’êtres sentients en tant que « choses », qu’ils soient humains ou non-humains, sont
intrinsèquement et gravement injustes. Les changements que nous demande le
véganisme, et les avantages que nous apporte le véganisme, sont sans rapport
avec la véritable question morale :
Est-ce que le gout d’une nourriture particulière,
ou la manière dont vous vous sentez dans votre paire de chaussures favorites ou
dans votre manteau d’hiver, sont plus importants que la vie et la liberté d’un
autre être vivant, sentient ?
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