mercredi 21 mars 2012

[Traduction] L'importance d'être vegan

(Traduction de l'article de Dan Cudahy et d'Angel Flinn, "The importance of being vegan)
 
J’ai écrit cet article avec Angel Flinn, qui est directrice d'éducation pour Gentle World —une communauté d’intention végane et organisation à but non lucratif dont l’objectif est d’aider à construire une société plus paisible, en éduquant le public par rapport aux raisons de devenir vegan, les bénéfices du véganisme, et comment faire la transition..

Cet article fut publié initialement le 8 juillet 2011 sur Care2.

-Dan Cudahy, auteur de Unpopular Vegan Essays

"Si un homme aspire à une vie juste, il doit commencer par s'abstenir de faire du mal aux animaux.”

Leo Tolstoy



Intellectuellement, la plupart d’entre nous s’accordent qu’infliger un mal dispensable est injustifié – que les victimes soient humaines ou pas. Et pourtant, la plupart des mêmes personnes qui souscrivent à cette croyance sont prêtes à fermer les yeux en regard d’un tel préjudice lorsqu’elles perçoivent elles-mêmes une sorte d’avantage à cela – que les bénéfices soient sous forme de nourriture, de possessions, de vanité ou d’amusement.

Malheureusement, puisque la violence généralisée envers les animaux sous forme d’ « agriculture », de « recherche » et même de « divertissement », est acceptée par la société dominante et ses systèmes légaux, la majorité des gens ont tendance à refuser de voir cette brutalité pour ce qu’elle est, et de sortir du conditionnement persuasif qui rend possible ce genre d’atrocités.

Il est vrai que de plus en plus de personnes commencent à s’exprimer par rapport aux nombreux abus odieux qui se produisent dans l’industrie animale, et le mouvement pour « améliorer les conditions » de ces animaux continue de gagner en popularité. Et pourtant, chacune des horribles pratiques contre lesquelles les militants des animaux protestent passionnément – confinement intensif, insémination forcée, séparation de mère et enfant, castration, écornage, débecquage, mulesing, dégriffage, brûlures à vif, mue forcée – toutes ces horribles procédures, et bien d’autres, existent parce qu’un nombre toujours croissant de consommateurs humains continue de créer de la demande pour des produits animaux. Pour une industrie qui voit des êtres sentients comme des unités économiques – des machines à engranger l’argent – il est inévitable qu’une telle violence sera considérée comme un moyen acceptable en vue de fournir des produits qui créent un bénéfice.

Dans tous les cas, même si chacune des pratiques mentionnées plus haut étaient abolies, cela resterait immoral et inexcusable d’utiliser d’autres êtres sentients comme ressources. Dans le monde d’aujourd’hui, les alternatives véganes sont disponibles pour chaque usage significatif pour lequel nous utilisons actuellement des animaux*. Un nombre grandissant de personnes adoptent le véganisme comme solution aux problèmes que nous expérimentons en tant qu’individus et en tant que société – de nos nombreux problèmes de santé, à l’urgence environnementale, en passant par le problème de violence croissante – tous nous faisant craindre pour le futur dans une certaine mesure.

*NB: Bien que des produits animaux soient utilisés pour certains objets pour lesquels on ne trouve pour l’instant pas d’alternatives de consommation – comme les ordinateurs et les pneus de voiture – il y a des alternatives qui pourraient être facilement utilisées dans leur fabrication.

Au fur et à mesure que ce mouvement pour l’émancipation animale croit en taille et force, un exemple fort est montré par les individus qui refusent de prendre quelque part que ce soit à l’oppression brutale d’innocents dans ce que nous appelons « industrie animale ». Des hommes et des femmes, partout dans le monde, simplement en vivant en tant que vegan(e)s, démontrent qu’il n’y a aucune justification morale au mal que nous infligeons aux animaux.

Certains pourraient tenter de justifier la consommation de produits animaux pour des raisons de santé. Et pourtant, un nombre croissant de professionnels de la médecine commencent à réaliser que non seulement les régimes alimentaires végétaliens sont nutritionnellement complets, mais qu’ils sont en réalité plus nourrissants et bien moins néfastes que leurs homologues à base d’animaux. En outre, le public commence à réaliser que bon nombre des dangers associés au régime alimentaire – maladie du cœur, cancer, attaques cardiaques, obésité, diabète, et bien d’autres – sont exacerbés par la consommation de produits animaux, et peuvent en réalité être évités en adoptant un régime alimentaire vegan.

Selon la plus grande organisation mondiale sur l’alimentation et des professionnels en nutrition, l’association américaine de diététique (AAD) :

« ... les  alimentations    végétariennes    bien conçues  (y  compris  végétaliennes) sont bonnes pour la santé, adéquates sur  le  plan  nutritionnel  et  peuvent être bénéfiques pour la prévention et le traitement de certaines maladies… Les    alimentations    végétariennes bien conçues sont appropriées à tous les âges de la vie, y compris pendant la  grossesse,  l’allaitement,  la  petite enfance,  l’enfance  et  l’adolescence, ainsi que pour les sportifs. »

En d’autres mots, la position officielle de la – très conservatrice – AAD est que inclure des produits animaux dans son régime alimentaire n’est non seulement pas nécessaire, mais peut en réalité être nocif pour notre santé.

Quid de nos autres utilisations d’animaux ? Le cuir, la laine, la soie, la fourrure, les produits de toilette, les cosmétiques, le divertissement, le sport, la grande majorité de notre expérimentation, tout cela n’est clairement pas nécessaire selon tout concept cohérent du mot « nécessaire », vu qu’on trouve des alternatives véganes pour tout cela.

Le véganisme n’est pas une philosophie marginale : c’est un fondement moral qui est compatible avec les croyances que la plupart d’entre nous ont déjà. Le véganisme revient simplement à s’abstenir de participer à l’utilisation dispensable et préjudiciable d’êtres sentients. Vu que la plupart d’entre nous sont naturellement opposés à la violence dispensable, devenir et rester vegan n’est pas une question de changer une quelconque conviction morale. Cela requiert tout simplement de nous que nous soyons prêts à changer les habitudes que nous avons développées qui nous empêchent de vivre selon nos principes. Chacun(e) d’entre nous a été conditionné(e) par la propagande d’une société hautement spéciste, une culture mondiale qui est extrêmement préjudiciée contre les intérêts de ces animaux qui n’ont pas eu la chance de venir au monde sur cette planète sous une forme humaine. Et pourtant, chacun(e) d’entre nous a le pouvoir de se libérer de cet endoctrinement. Devenir vegan est simplement reconnaître et admettre qui nous sommes vraiment, c’est l’opportunité de devenir ce que nous serions si personne ne nous avait appris qu’il est normal de tourner le dos aux besoins et aux droits de nos frères animaux, qu’il est normal d’ignorer leur douleur si cela nous apporte du plaisir.

Est-ce que le véganisme est un sacrifice ? Pas du tout. Au contraire, c’est le choix de chacun des non-vegans qui sacrifie notre propre bonté intérieure. Une fois que vous prenez la décision de vivre en accord avec vos valeurs, les récompenses, sous forme d’un corps plus sain, d’un esprit plus clair, et d’une conscience plus paisible, seront à la fois profondément apparentes et une source de joie continue.

Et même si le véganisme nous demande d’abandonner certains de nos plats favoris, vêtements adorés, et habitudes chéries, est-ce que cela a vraiment de l’importance ? L’institution de l’esclavagisme et le traitement d’êtres sentients en tant que « choses »,  qu’ils soient humains ou non-humains, sont intrinsèquement et gravement injustes. Les changements que nous demande le véganisme, et les avantages que nous apporte le véganisme, sont sans rapport avec la véritable question morale :

Est-ce que le gout d’une nourriture particulière, ou la manière dont vous vous sentez dans votre paire de chaussures favorites ou dans votre manteau d’hiver, sont plus importants que la vie et la liberté d’un autre être vivant, sentient ?


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