lundi 16 février 2015

Monter à cheval : est-ce vegan ?


(Traduction de 2 articles relatifs à l'équitation.)


1er article : Monter à cheval : est-ce vegan ? (Traduction de http://veganresources.tumblr.com/post/78031092271/horseback-riding-is-it-vegan-well-lets-first)


Bon, demandons-nous d’abord, qu’est-ce que le véganisme ? Le véganisme est l’idée que les animaux non-humains n’existent pas pour les fins ou la consommation des humains. Le fait d’être vegan implique de faire tout ce que nous pouvons pour réduire notre contribution à l’exploitation et la souffrance animale. De là la question, est-ce que les chevaux que nous montons sont utilisés à des fins humaines ? La réponse évidente est oui, car c’est littéralement de cela dont il s’agit. Des humains montant des chevaux. Cela paraît plutôt simple, mais apparemment pas pour la communauté équestre, donc laissez-moi élaborer.

Ce que j’ai avant tout rencontré, lorsque j’ai discuté de ce sujet, était une incompréhension fondamentale de ce qu’est réellement l’exploitation. L’exploitation n’est pas nécessairement de la violence physique. L’exploitation est le procédé consistant à tirer parti des ressources et du travail d’un autre. Dans ce cas-ci, les ressources des chevaux sont leur rapidité, leur force et leur intelligence. Leur travail est de porter les humains sur leur dos et, dans beaucoup de cas, d’être amenés à faire la course, de sauter des obstacles ou, dans des cas particulièrement bizarres, d’effectuer des pas spécifiques au son de la musique. Le cavalier tire parti de ces ressources et de ce travail en montant, ce que beaucoup de cavaliers aiment en soi, en gagnant des prix dans des compétitions et spectacles, et financièrement en « donnant en location » ces chevaux à d’autres cavaliers. Exploitation de plein droit.

Mais alors, est-ce que tout le monde n’est pas exploité d’une certaine manière ?
 
Et bien, oui. Dans une société capitaliste, la classe dirigeante exploite la classe ouvrière, principalement pour l’argent et le pouvoir. C’est la réalité, mais même si nous sommes exploités sans pouvoir le contrôler, ça ne justifie pas que nous exploitions les autres, surtout les animaux non-humains qui n’auraient aucun rôle dans notre société, si ce n’était le fait de l’intervention humaine.

Donc, comme il a été prouvé jusqu’à présent, au cœur de l’équitation se trouve l’exploitation des chevaux, qui ne pourra jamais être vegan, peu importe si vous les entrainez seulement à l’aide de fleurs et bisous. De là, j’aimerai aborder beaucoup d’autres questions qui m’ont été soumises par la communauté équestre :

Qu’en est-t-il des chiens et chats ? Est-ce que les posséder n’est pas également de l’exploitation ?

Premièrement, si vous vous considérez comme le propriétaire d’un animal/animal de compagnie, vous ne respectez vraisemblablement pas la personne de l’animal. Aucun humain ne peut posséder un animal. Je n’entends pas les gens se définir eux-mêmes comme « propriétaires d’enfants », après tout. Cela dit, si vous avez acheté l’animal, c’est de l’exploitation. Les animaux ne sont pas des marchandises qu’on élève, achète et vend selon nos désirs. La domestication d’une espèce n’est jamais vegan et peut seulement être stoppée si les gens refusent d’acheter plus d’animaux, et adoptent à la place ceux déjà présents. Tout comme les chiens, mais pas comme les chats, les chevaux n’ont pas été domestiqués pour leur compagnie, ils ont spécialement été élevés pour le transport, l’agriculture, la guerre, et le sport (chiens élevés pour la chasse, pour la race, etc), donc les chevaux ont plus tendance et sont plus capables de faire ce que veulent les humains. C’est clairement de l’exploitation.

L’adoption ne suffit pas. Cela dépend aussi si vous avez adopté l’animal pour une raison spécifique (l’équitation) ou si vous vouliez juste lui donner une meilleure vie. Par exemple, si j’adopte un chien pur-sang, mais que je l’entraine ensuite pour des concours, c’est de l’exploitation.

Beaucoup de personnes ont comparé l’équitation à la promenade des chiens. Si je promène un chien parce qu’il a besoin d’exercice et d’air frais, ce n’est pas de l’exploitation. C’est avoir à l’esprit leur intérêt, mais si je monte sur son dos pour qu’il me porte, c’est de l’exploitation. Un autre exemple, plus ridicule, serait de penser qu’une bonne manière pour moi de faire de l’exercice serait de courir avec un chien, donc j’adopte un chien pour cela et je vais ensuite courir avec lui pour mon propre intérêt. Est-ce que je ferais du mal au chien ? Probablement pas. Est-ce que le chien tirerait un avantage à être sorti et à vivre sous mon toit ? Sûrement, mais là n’est pas la question. La question est : est-ce que j’utilise le chien pour mes propres intérêts, dans ce cas-ci pour mon entraînement physique ? La réponse est oui, donc c’est de l’exploitation car cela signifie que ma préoccupation est ma santé, pas celle du chien.

Et si je suis vraiment gentil avec mon cheval ? Aucun problème n’est-ce pas ?

J’espère vraiment que vous êtes gentil avec l’animal que vous avez mis en esclavage et que vous forcez à travailler pour vous, puisque c’est la moindre des choses à faire, mais peu importe votre gentillesse, ça reste de l’exploitation, comme expliqué plus haut. Beaucoup de personnes m’ont dit utiliser des techniques moins vigoureuses, comme si n’importe quel acte inutile de force sur un animal était éthique. Certaines personnes m’ont même affirmé utiliser des pratiques d’équitation naturelle. Après y avoir brièvement jeté un œil, je m’aperçois que c’est la façon « humaine » d’entraîner un cheval. On les entraîne à l’aide de patience et compréhension, plutôt qu’à l’aide de douleur et de peur (fouets, éperons, etc..). Beaucoup « n’enferment » pas les chevaux, m’a-t-on dit, et utilisent des champs libre-parcours au lieu de paddocks et étables. C’est clairement mieux que l’alternative abusive, mais ça n’annule pas le fait qu’ils entraînent, contraignent, et conditionnent les chevaux pour le sport et l’amusement. C’est du welfarisme, pas des droits des animaux. On continue.

Les chevaux ont besoin d’exercice. L’équitation c’est comme aller à la gym !

Quand je recherche ce qu’est l’exercice pour chevaux, je vois beaucoup d’articles discutant des raisons pour lesquelles les chevaux ont besoin de beaucoup d’exercice. Sans surprise, les raisons principales sont que les chevaux qui sont maintenus en étable ont souvent besoin d’être libérés ou ils tombent malades. L’autre raison la plus courante pour exercer un cheval est afin qu’il soit assez fort pour la compétition. Il semble que la conclusion évidente soit de se débarrasser des étables et compétitions, et les chevaux n’auront pas besoin de tant d’exercice. Je suis certain qu’il est possible de courir en cercle avec un cheval en laisse ou dans un champ clôturé, sans  monter dessus. J’ai également du mal à croire qu’un cheval sauvage, pouvant courir à sa convenance, aurait du mal à faire assez d’exercice sans intervention humaine.

Les chevaux sont de grands animaux. Ils ne feraient pas ce qu’ils n’aiment pas faire ! Mon cheval adore l’équitation et la compétition / Les chevaux adorent avoir un travail à faire

Ma supposition est que le cavalier projette simplement son propre bonheur et ses propres désirs sur son cheval et les preuves ont tendance à confirmer mes suspicions. Selon un article de The HorseMagazine (auquel j’ai dû m’abonner pour le consulter) :

« En tant qu’animal social, de proie, il n’est pas surprenant que les chevaux choisiront en général l’alimentation et le contact social au lieu de la locomotion », dit Uta König von Borstel, Dr, chercheuse à l’Université de Göttingen en Allemagne.

König von Borstel et son assistante Julia Keil, de l’Université de Médecine Vétérinaire de Vienne, en Autriche, ont conduit une étude dans laquelle les chevaux avaient le choix entre plus ou moins de travail. L’équipe a entraîné 18 chevaux à sang-chaud dans une arène à entrée en Y. S’ils prenaient le chemin de gauche, ils travailleraient pendant deux tours avant que le cavalier ne descende. S’ils prenaient le chemin de droite, ils travailleraient seulement pendant un tour avant que le cavalier ne descende. Une fois que les chevaux furent assez entraînés à ce principe, les cavaliers descendirent et les chevaux purent choisir de faire leur propre choix : chemin de droite ou de gauche ?

Il s’avère que les chevaux ne choisirent aucun des deux, raconte König von Borstel. En réalité, leur choix favori était en général la sortie.

« Les résultats de l’étude suggèrent que les chevaux préfèrent sortir de l’arène d’équitation que d’être montés », dit-elle.

Cela semble bizarre qu’on promeuve l’équitation malgré tout n’est-ce pas ? C’est ensuite que les masques tombent.

« La toute grande majorité des humains ne garderont pas des chevaux juste comme animal de compagnie dans les pâturages, », dit-elle. « Donc la décision, alors, est de choisir entre : (1) des chevaux dont le bien-être pourrait être légèrement compromis pour environ une heure par jour d’équitation, ou (2) à long terme, très peu ou plus de chevaux, car nous n’aurons plus d’ « utilisation » pour eux et ils coutent trop chers (pour la plupart des gens) pour être gardés comme animaux de compagnie. »

Donc au final, les gens veulent monter à cheval, peu importe ce que préfère le cheval.

Pourquoi est-ce que les chevaux ne refusent tout simplement pas de travailler, vu qu’ils sont si grands et puissants ? Et bien, je suppose que c’est dû aux milliers d’années d’élevage, de conditionnement social, et d’entrainement. Ce n’est pas parce qu’ils vous laissent le faire qu’ils aiment ça et il est important de comprendre que ce n’est pas dans les mains de la victime d’exprimer son malaise. Si vous faites quelque chose impliquant le corps d’un autre, vous n’avez pas l’autorisation de faire ce que vous voulez avant qu’il ne vous désarçonne. Vous n’avez pas le droit de les utiliser pour quoi que ce soit, et s’asseoir sur le dos d’un cheval et contrôler où il va et à quelle vitesse, c’est utiliser son corps.

Si ça importe peu au cheval, et qu’il en tire également parti, quel est le problème ?

Vous n’avez pas de droit sur le corps, les actions ou la vie de quiconque. Si on lui donne le choix, un cheval préfèrerait passer du temps avec ses compagnons, plutôt que d’effectuer des activités vigoureuses. En tant que personne déclarant aimer et se soucier tellement des chevaux, vous devriez respecter leur droit de disposer d’eux-mêmes, même si cela veut dire que vous n’obtenez pas ce que vous voulez d’eux. Un cheval ne doit rien à personne, quand bien même on lui procure un refuge, de la compagnie et des soins de santé. Il y a d’autres manières de se lier à un cheval que de parader sur son dos. Respectez les chevaux. Ne les montez pas.

Donc nous sommes censés faire quoi ? Tous les libérer ?

C’est une option, car tous les chevaux gardent la capacité à vivre sauvagement ; cependant, ce serait probablement irresponsable écologiquement de lâcher des millions de chevaux d’un coup dans la nature. J’ai suggéré à beaucoup de personnes de simplement garder leurs chevaux, mais de ne pas les monter, ni de les faire se reproduire (selon la Humane Society, quasi tous les chevaux d’Amérique, 9,2 millions, sont le résultat de reproduction délibérée ou dû à la non-séparation des étalons et juments), la pratique sportive disparaîtrait au final et seuls les chevaux sauvages subsisteraient. Sans surprise, la majorité des réponses furent « Pourquoi est-ce que je dépenserai tout ce temps et cet argent à ne pas les monter ? ». Certaines personnes ont été jusqu’à décrire un cheval, un animal qu’elles prétendent aimer et respecter profondément, essentiellement comme un « ornement de pelouse ». Aïe. Je veux dire, cela montre bien le type de mentalité envers la vie de ces chevaux. Elles voient cela simplement comme un compromis. Elles peuvent monter et le cheval en échange reçoit une vie de sécurité et de soins, mais elles ne prennent pas vraiment en compte les intérêts du cheval, elles n’ont plus vraiment d’intérêt à prendre soin du cheval si elles ne le montent pas.

Une autre personne me fit remarquer que beaucoup ne peuvent pas se permettre toutes les dépenses liées au cheval, donc elles se voient obligées de louer leur cheval à d’autres, afin de couvrir les coûts. C’est de l’exploitation purement et simplement. L’idée que vous pouvez simplement louer un cheval à quelqu’un, comme une voiture ou un dvd, est vraiment une façon horrible de voir la vie d’un cheval. Cela amène également la question du destin du cheval s’il se blesse ou devient trop vieux pour être monté ? Peut-être que les vieux chevaux sont moins chers à entretenir, je ne pourrai savoir, mais il semble que le cheval serait probablement éliminé d’une certaine manière car les couts d’entretien seraient trop élevés. Cela dit, le pire scénario serait de laisser les autres monter votre cheval jusqu’à la fin de sa vie, et ensuite de stopper l’élevage. On ne devrait clairement plus continuer à promouvoir l’équitation et les autres personnes dans la communauté devraient également arrêter. Ou comme dit plus haut, on pourrait simplement les libérer, si aucune autre option n’est disponible.

Vu que je ne suis jamais monté à cheval, et que je n’ai aucune intention de le faire, j’aimerai joindre un témoignage d’un ancien cavalier, devenu vegan.


« Laissez- moi avant tout vous dire que j’étais un monteur chevronné, je montais à cheval depuis tout petit, et ai même rêvé de devenir professionnel équestre. Donc le sujet ne m’est pas inconnu. Vous pourriez ne pas trouver appropriée mon expérience en science équestre ou en équitation, mais j’espère que vous serez au moins à même de reconnaître que je connais votre point de vue, et ai malgré tout changé de mentalité sur la question. Je réponds maintenant à vos questions….

Peu importe si vous devez « briser » un cheval ou « lentement l’amener » à être votre véhicule personnel, cela n’a pas d’importance. Les deux manières suggèrent que grimper sur le dos d’un cheval et lui dire dans quelle direction aller n’est pas quelque chose que le cheval adoptera naturellement et qui requiert une certaine sorte de coercition ou de force. Ne vous leurrez pas : la seule raison pour laquelle une personne veut « créer des liens » avec son cheval de compagnie de cette manière est parce que cela apporte un avantage à elle-même. Il existe beaucoup de façons de créer des liens avec un cheval de compagnie qui ne requièrent pas que vous montiez sur leur dos pour un tour d’amusement. C’est vrai : les mors, les selles, les fouets et compagnie sont toujours contraignants et cruels, et toutes les formes d’exploitation sont manifestement violentes. Et monter à cheval est de l’exploitation.

J’ai entendu des personnes utiliser la comparaison des chiens d’entrainement à celle de l’équitation et c’est assez risible, pour être honnête. Lorsque vous éduquez un chien à marcher en laisse, je suppose que c’est parce que vous n’avez littéralement aucune autre alternative sûre. Lorsque vous entrainez votre chien à s’asseoir et ne plus bouger pour qu’il ne traverse pas sur une route pleine de voitures, je suppose que c’est parce que, encore une fois, vous vous souciez de la sécurité du chien. Bien sûr, si vous entrainez votre chien à « faire le mort » et à sauter dans des cerceaux, c’est une forme 
d’exploitation car vous utilisez littéralement l’animal pour votre propre amusement, et je ne ferai personnellement pas ce genre de choses. Mais quand bien-même : comparer un simple jeu de « rouler » ou « va chercher » à l’entrainement délibéré, prolongé, d’un cheval pour qu’il vous laisse le monter est loin du compte. Non seulement vous surchargez le cheval avec votre poids (et, peu importe leur force, ils ne veulent pas de votre poids supplémentaire), mais en plus vous leur faites succomber à vos caprices en leur disant où aller, à quelle vitesse, etc. pour de longues périodes. (Non pas que ça vous importe, mais cela implique généralement des coups de pied et des tractions d’une certaine manière.) Tout comme n’importe quel être vivant, les chevaux veulent être libres d’aller et de faire ce qu’il leur plaît, où ils le veulent, quand ils le veulent. Ils ne désirent pas de maître auto-proclamé les chevauchant et les contrôlant pendant 20, 30, 45 minutes, ou le temps que vous décidez d’être sur cet animal.

Si vous parlez des amérindiens contemporains, j’applique le même code d’éthique en ce qui concerne les droits des animaux aux chevaux qu’aux autres. Si vous parlez des amérindiens des siècles précédents qui comptaient sur les chevaux pour le transport, ce débat est sans rapport à aujourd’hui. Peu importe si ce qu’ils ont fait était bien ou mal, cela n’aura aucune incidence sur la question de savoir si oui ou non je pense qu’il est moral ou nécessaire que les gens fassent la même chose aujourd’hui. J’entends le même genre d’arguments contre le véganisme en général : les gens adorent mentionner les îles désertes, les Inuits, les carnivores obligés, en gros toute situation qui n’a rien à voir avec leur concours de circonstances. »

En conclusion, utiliser des chevaux comme monture, pour le sport, l’amusement, ou le transport est en soi de l’exploitation et n’est donc pas vegan, peu importe la situation.

2e article (http://www.bitesizevegan.com/ethics-and-morality/is-horse-riding-cruel-is-it-vegan/

[...] il y a toutes sortes d’arguments sur les soi-disant bénéfices de l’équitation pour les chevaux : l’un des arguments est que les chevaux domestiqués ont besoin d’exercice. La réponse la plus simple à cela est que les chiens domestiques ont également besoin d’exercices, et pourtant leurs gardiens sont pourtant capables de leur en donner sans les chevaucher.

Un deuxième argument est que l’équitation procure aux chevaux un environnement enrichi. Encore une fois, cela peut tout aussi facilement être fourni sans avoir quelqu’un qui leur monte dessus.

Un troisième argument est celui qui commence toujours par « mais mon cheval aime… » et insertion de : être monté, aller aux spectacles, avoir un mors, avoir une selle, sauter les obstacles, et autre.

Peut-être qu’il existe un cheval parmi tous qui aime vraiment être monté, mais il est malgré tout important de comprendre l’impact de l’équitation sur le corps d’un cheval. Ce que je vais aborder ici est un coup d’œil sur l’impact de l’équitation sur les chevaux. D’autres liens sont disponibles plus loin et je vous invite à vous référer à ces études afin d’approfondir le sujet.

Commençons par la structure squelettique. Il y a un dicton selon lequel un cheval est prêt à être monté quand ses « genoux se ferment », cela signifie d’attendre jusqu’à ce que les plaques de croissance juste au-dessus du genou se convertissent en os, à partir du cartilage. Le Dr. Den Bennet dans son article « temps et vitesse de maturation squelettique chez les chevaux », explique que « ce que les gens ne réalisent souvent pas, c’est qu’il y a une « plaque de croissance » à chaque extrémité  de tous les os derrière le crâne, et dans le cas de certains os (comme le pelvis ou la vertèbre, qui ont beaucoup de ‘coins’) on trouve de multiples plaques de croissance. », elle détaille ensuite le calendrier exact de conversion des plaques de croissance en os chez les chevaux.




Cliquez pour agrandir (en anglais)

Alors que beaucoup de personnes commencent à monter leurs chevaux à l’âge de 2 (dans la course) et 3 ans (dans l’équitation de loisir), le calendrier détaillé du Dr. Bennet montre que les dernière plaques à fusionner se trouvent dans la colonne vertébrale, et cela n’arrive pas avant que le cheval ait au moins 5 ans et demi, encore plus chez les chevaux plus grands et chez les mâles.

Selon une étude 2002, « anatomie pratique et propédeutique ducheval », la magnitude de temps pour la croissance complète des plaques apophysaires (cartilage) dans le corps des vertèbres lombaires chez les pur-sang par exemple, n’arrive pas avant qu’ils aient (en moyenne) 6 et 9 ans !

La conclusion basique à en tirer est qu’il est extrêmement facile d’endommager le dos d’un cheval et de déplacer ses plaques de croissances vertébrales, lui causant douleur et blessures durables.


Mis à part le problème de fusion des plaques de croissance, monter sur un cheval à n’importe quel âge crée des dégâts squelettiques ainsi que musculaires et tissulaires. Alexander Nevzorov, de la haute école Nevzorov, déclare que « le dos d’un cheval n’est pas un siège, pas un endroit pour l’arrière-train d’un humain, pas un morceau de « viande », pas une sorte de « terra firma ». C’est une structure extrêmement complexe et tendre avec des fonctions extraordinaires. Au-delà des fonctions biomécaniques évidentes, le dos a une autre fonction très importante. Le rôle de la colonne vertébrale est de garantir que les réponses du système nerveux entier puissent communiquer les sens du goût, de l’odorat, de la vision, de l’ouïe, et fonctions vestibulaires du cerveau, sans trop entrer dans les détails. Sur cet organe particulièrement vulnérable et sensitif, sur la moelle épinière, le cerveau du dos, s’assied un cavalier. » Nezvorov Haute Ecole Eqeuine Anthology, vol.4, p10-11)

Dans une étude de 2007 de Matilda Homer et al, sur les 295 chevaux de l’étude, qui étaient considérés comme physiquement aptes après examen initial, 91,5% d’entre eux étaient diagnostiqués d’un type d’altération des processus spinaux au rayon x. Dans presque tous les cas, les processus spinaux de la position de la selle caudale étaient affectés. Les résultats les plus fréquents étaient la réduction des espaces internes des processus spinaux incluant des changements dans la structure osseuse des processus spinaux.




Cliquez pour agrandir.

Les dommages à la colonne résultant du poids sont aggravés par l’utilisation de selles, harnais, mors, et fouets. Les selles restreignent le flux sanguin vers les réseaux capillaires artériels provoquant des dégâts tissulaires, et générant également de l’usure et de la friction. Mais rien n’est aussi cruel que l’utilisation de mors et fouets – que je passerai rapidement en revue dans ce post.

Les mors provoquent douleur et dommages aux nerfs crâniens complexes du cheval, de même qu’à ses dents, sa langue et son palais. Les nerfs faciaux sont extrêmement proches de la peau et donc extrêmement sensibles. Il est primordial de comprendre qu’il n’y a absolument aucun moyen d’utiliser un bit sans qu’un cheval ressente la douleur.

Pour le champ d’application de ce billet, je dirai juste ceci à propos des fouets : ce sont des fouets ! Est-ce que vous fouetteriez votre chien ? Et oui, un cheval est plus grand qu’un chien, et beaucoup avancent qu’ils ont une peau plus épaisse, mais là où le fouet frappe – près de la zone du muscle vaste externe – l’épaisseur excède rarement les 2 mms et le derme et épiderme sont proches d’une grande quantité de nerfs. Et…. c’est un fouet !

Ce n’était juste qu’un petit aperçu du problème de l’équitation. Je n’ai même pas abordé les fractures, la course, le rodéo ou autres sujets, je les aborderai plus tard. Pour plus d’informations sur des activités conviviales pour les chevaux et avec un renforcement positif, veuillez consulter la chaine fair horsemanship ainsi que son site web

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5 commentaires:

  1. Merci pour la traduction de ces deux articles très précis sur le problème de l'équitation depuis une perspectives végane. J'ai un doute néanmoins: dans les derniers paragraphes du post, les "bits" ne font-ils pas référence aux mors (la partie métallique de la bride)? Je n'ai jamais vu/lu le terme "bits" dans un contexte francophone (et je suis une ancienne cavalière, devenue végane ^^)

    Phtalo.

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    1. Aaah c'est fort possible. Je n'y connais rien du tout en matière d'équitation.

      Je vais corriger ça. Merci beaucoup :]

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  2. Bonsoir,

    Je suis cavalière, mon cheval a aujourd'hui 29 ans et n'est plus monté depuis 10 ans. Quand je le montais, je ne l'ai jamais considéré comme un instrument, un outil, mais comme un ami. Ceci implique plusieurs choses : 1) je le montais sans selle et sans bride avec seulement une corde autour du coup qui me servait à lui indiquer mes intentions par de légères pressions voir sans la corde 2) je ne l'ai pas monté avant ses 6 ans 3) je lui laissais le choix de nos parcours et ne l'ai jamais forcé à continuer s'il n'en avait pas envie 4) je passais et passe toujours beaucoup de temps avec lui sans le monter 5) Je ne lui ai pas seulement appris à être monté mais plutôt à jouer avec moi à de nombreux jeux dont un est de partir en balade avec moi sur son dos 6) Surtout je lui ai accordé ma confiance... Et il m'a appris un nombre incalculable de chose comme observer la nature et écouter l'autre. Ce cheval, je l'ai rencontré bien avant de le monter, dans le pré d'un voisin... et nous sommes tombés en amitiés :) Alors oui, il a fallu l'acheter, oui il a fallu remplir une carte de propriété mais oui aussi, nous vivons dans un monde où la législation en matière animale est arriérée. Monter un cheval n'est pas mal par essence, ce qui est mal c'est d'imposer au cheval d'être monté. Quand le mien voulait faire un tour, il s'arrêtait en passant devant le montoir quand je le sortais de son pré où pourtant il n'était pas malheureux (il a un copain avec lui et ils vivent en semi-liberté sur plusieurs hectares de prés et vergers). Quand je l'ai estimé trop âgé pour être monté sans risques pour sa santé j'ai arrêté de le monter et aujourd'hui encore il me propose une balade sur son dos de temps en temps en s'arrêtant devant le montoir, ce que je refuse poliment avec pleins de caresses :) L'équitation, dès lors qu'on ne la considère plus comme un sport mais comme une relation d'amitié respectueuse est merveilleuse, cette communication avec le cheval quand on le monte en liberté est une sensation incroyable, comme si lui et moi formions un centaure à deux têtes et quatre jambes. Les chevaux sont merveilleux.

    Ceci étant dit, j'ai par ailleurs bien connu le monde de la compétition équestre auparavant (endurance et jumping) et c'est ce passage par ce monde souvent dégueulasse qui font qu'aujourd'hui - par réaction, par réflexion, mais aussi par apprentissage auprès des chevaux - je me sens cavalière (au sens d'amie des chevaux) et non "quelqu'un qui monte à cheval" et que je suis vegan.

    Je suis loin d'être la seule cavalière à concevoir et pratiquer ainsi ma relation aux chevaux, mais nous sommes hélas peu visibles car (très) éloignés des centres équestres et terrains de concours.

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    1. je me demande vraiment si vous avez compris quelque chose du texte si présent... De l'esclavage reste de l'esclave! à l'époque de la traite négrière certains esclavagistes tombaient parfois amoureux d'une esclave à leur service mais n'empêche que ça restait une esclave! Une cage en Or reste un cage...

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    2. Je vous encourage Sherman Sim à partir explorer les différents milieux qui constituent le milieu équestre, qu'ils soient des plus atroces comme les clubs notamment, de vous faire une opinion en essayant de rencontrer ces animaux et les personnes qui sont en relation avec eux. Vomir les jugements des autres sans expérience n'est tout simplement pas valable.

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